Deadpool #4 [Marvel]
Scénario de Daniel Way
Dessins de Paco Medina et Carlo Berberi
Date de sortie américaine : Mercredi 19 novembre 2009
Vous n’avez rien compris à l’énoncé de la mission ? Rassurez-vous, le premier concerné mettra lui aussi quelques temps à en saisir toutes les subtilités. En gros, ce bon colonel Zeke a envoyé son mannequin de femme se faire redéfinir la plastique dans une clinique esthétique d’Europe de l’Est. Mais – c’est ballot – le chirurgien en chef donne plutôt dans l’expérimental et ses manipulations ont tendance à transformer ses patients en zombies. Devant cette franche rupture de contrat, Zeke décide de lâcher les chiens et de lui envoyer Wade, avec l’ordre de ramener la femme et de tirer à vue sur le reste. Bref, l’enfance de l’art pour notre « héros » !
Si le premier story-arc était immédiatement inséré dans l’actualité de l’univers Marvel, cette fois nous sommes en présence d’une histoire qui ne semble pas avoir d’autre prétention que nous divertir. Ce serait un problème sur la plupart des titres mais Deadpool possède de tels états de service en la matière que la pilule passe sans problème. Après avoir joué à fond la carte de la schizophrénie dans les trois premiers épisodes, Daniel Way élargit maintenant son atmosphère délirante au-delà du cerveau troublé de son personnage. Ce sont les dialogues de cet épisode qui lui donnent toute sa saveur. Lire Deadpool jouer les idiots en face de son client pour lui faire répéter les consignes, ou les réactions des flics locaux, une fois sur le lieu de la mission, est un réel plaisir. Ca part un peu dans tous les sens, mais on n’en a cure. On rigole bien et, dès lors, le contrat est rempli. Graphiquement, l’épisode est crayonné à quatre mains, sans que cela soit gênant. Carlo Berberi se coule parfaitement dans le style de la série – limpide et punchy ! Bref, la grâce Deadpoolienne permet de faire passer comme une lettre à la poste un épisode un peu vide comprenant un fill-in, ce qui n’arrive pas tous les jours. Si la lecture de cet épisode n’a rien d’indispensable par rapport à la continuité globale, tous ceux qui se souviennent que les comic-books ont parfois été appelés « funny books » devraient y prendre un plaisir certain !
[Antoine Maurel]
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