Dessin de Mike Perkins
Parution aux USA le mercredi 17 Décembre 2014
Dans sa forme actuelle, la série Deathlok a tout pour plaire aux fans du Winter Soldier et de Bloodshot. Voici encore un super-soldat qu’on manipule et qui joue les black ops sans forcément s’en rendre compte. La limite de l’exercice, c’est qu’on a assez peu d’empathie avec le protagoniste principal du titre, qui n’a pas conscience de ses agissements. C’est d’ailleurs à mettre au crédit de Nate Edmondson de vouloir s’éloigner de la trame habituelle dans ce genre de récits. D’habitude, on commence avec l’éveil de « l’universal soldier » et son passage assez rapide en mode rebelle. Le scénariste ne facilite pas la tache à son personnage, qui n’est pas en mesure de réaliser ce qu’il fait. Inversement les employeurs du cyborg sont assez mystérieux. On a bien compris que Biotek ne prépare rien de bon. Mais on ne peut pas dire non plus que ces comploteurs brillent par leur discrétion. Après quelques missions au milieu de nulle part, on expédie Deathlok dans un contexte plus en vue, où il ne peut que laisse des traces, sans prendre la peine de le déguiser véritablement.
On sait Mike Perkins assez à l’aise dans ce genre d’ambiance qui mêle ténèbres et actions. Ici, il ne déçoit pas et continue de donner de la force au récit. Encore qu’il me semblait plus à l’aise sur les deux premiers épisodes, comme si celui-ci avait été produit un peu plus dans l’urgence. Edmondson, lui, joue un peu avec les fans de longue date de Deathlok, en soufflant le chaud et le froid concernant un ancien détenteur du nom. Est-ce qu’on va vraiment utiliser Michael Collins, l’ancien Deathlok des années 90, ou bien est-ce qu’on le cite seulement pour l’écarter ? La question reste en suspens jusqu’à la fin de l’épisode (et on ne vous dira pas si cela veut dire qu’il est mort ou pas). Le Deathlok façon Avengers Now est un paradoxe dans le sens où on construit le contexte de la série tout autour d’un protagoniste central qui, figé dans son rôle de machine à tuer, ne progresse guère ces trois derniers épisodes. Clairement, on est dans une « origin story » qui occupera au moins le premier arc de la série. C’est intéressant mais malheureusement les ventes modestes de la série me font penser qu’Edmondson n’aura sans doute guère l’occasion de creuser plus loin.
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