Avant-Première VO: Review Doom Patrol #6
6 janvier 2010 Non Par Comic Box[FRENCH] Au rang des concepts de DC malmenés par des années de morts, de reboots et de versions à tiroir, la Doom Patrol siège au même niveau qu’Hawkman, ayant connu une demi-douzaine de tentatives différentes, avec des continuités parfois très opposées. Comment ménager les fans de la version originale aussi bien que ceux de l’époque Grant Morrison ? Keith Giffen y consacre cet épisode…
Doom Patrol #6 [DC Comics]
Scénario de Keith Giffen & J.M. DeMatteis
Dessin de Matthew Clark & Kevin Maguire
Parution aux USA le mercredi 6 janvier 2010
Pas évident de s’y retrouver dans l’histoire de la Doom Patrol, supposée être morte en 1968 puis graduellement revenue à la vie entre les années 70 et 80, avant que Grant Morrison n’y apporte son génie et en fasse quelque chose de totalement à part, avant que Dan Didio et John Byrne décident que finalement tout ça n’avait jamais existé et que la Doom Patrol devait redémarrer à zéro. Avant que Geoff Johns ne décide à l’issue d’Infinite Crisis qu’au contraire tout avait existé dans une logique qui restait à définir (et encore je vous la fais courte en vous évitant les méandres de l’existence de cette équipe). Depuis le début de la série actuelle, Keith Giffen avait hérité du bébé et tournait autour du pot. Le voici qui prend le taureau par les cornes en nous racontant l’histoire rénovée du groupe non pas à travers Robotman (celui qui a été le pilier commun à toutes les versions) mais via Negative Man, celui qui a changé de look, de personnalité et même parfois de sexe selon les incarnations du groupe. L’épisode est curieux dans le sens où c’est un long monologue accompagné de scènes muettes de flashbacks. La narration n’est donc pas des plus dynamiques et ce n’est clairement pas ce numéro que je conseillerais en priorité à ceux qui veulent se lancer dans la Doom Patrol. Ce n’est pas un épisode à destination des néophytes mais plutôt pour ceux qui ont eu un jour une version préférée de la Doom Patrol et souhaitent maintenant savoir où et comment elle se place dans le puzzle de la chronologie de la série. Monologue, donc, avec un storytelling assez sommaire (la plupart des cases sont comme des instantanés) mais dans le même temps Keith Giffen et Matthew Clark arrivent à raconter une histoire poignante avec pour seul personnage un héros au visage caché par des bandelettes. Autant dire qu’il n’est pas facile de transmettre des émotions et pourtant les auteurs y arrivent, ce qui tient d’un exploit dans ces conditions. Petite remarque : tous les efforts de Giffen ne suffisent cependant pas à expliquer pourquoi des gens de l’extérieur comme la JLA ne se souvenaient pas de la dite-patrouille vers 2004…
Ce qui est étonnant c’est que la back-up du titre, toujours consacrée aux Metal Men et toujours aussi sympathique (les créateurs sont l’ancienne équipe des jours heureux de la Justice League International), surfe sur une ambiance résolument différente, plus iconique et plus reader-friendly. D’un côté c’est une bonne chose que chacune des moitiés de ce titre contrebalance l’autre mais de l’autre je ne peux m’empêcher de penser que la Doom Patrol et les Metal Men, bien qu’ils partagent un scénariste, ont deux démarches différentes, qui s’adressent à deux cœurs de publics qui n’ont pas forcément les mêmes aspirations (avec les Metal Men on est plus proche d’un ton à la Wenesday Comics).
[Xavier Fournier]À propos de l’auteur
Le magazine des cultures comics