Dessins de Nicola Scott
Sorti aux USA le mercredi 2 mai 2012
Fini les années 40 pour des noms connus comme Alan Scott, Jay Garrick ou Al Pratt. Earth 2 commence « cinq ans auparavant », dans un parallèle de l’invasion d’Apokolips. Mais à partir de là, c’est un peu le jeu des neuf erreurs, avec une proto-Justice League qui gère les choses à sa manière, différente de celle de Geoff Johns et Jim Lee. En un sens la première moitié de ce numéro est passée à faire de la place sur la table (y compris en jouant les prologues du nouveau World’s Finest), à créer une sorte de vide que la nature va s’efforcer de combler. Les véritables protagonistes de la série ne font que des apparitions latérales mais on comprend bien le fil directeur. Là où l’antique Justice Society jouait la carte de l’héritage et de la tradition, cette nouvelle Earth 2 a un autre sens : montrer ce qui se passe quand un monde de super-héros évolue sans l’ombre de Superman, Batman ou Wonder Woman. En un sens, thématiquement, Earth 2 est plus proche de Flashpoint que de la JSA.
Si James Robinson a été en d’autres temps le scénaristes de séries marquantes comme Golden Age ou Starman, ces dernières années il a aussi écrit une Justice League of America méconnaissable, qui n’aura pas vraiment fait le bonheur des lecteurs. Sur ce premier numéro, il n’y a rien de déshonorant et on ne repose pas le fascicule en poussant des soupirs d’horreur (d’autant que c’est plutôt bien mis en image par Nicola Scott). On ne sait pas ce que ça donner à la longue mais en tout cas ce n’est pas un mauvais début. En un sens, on reconnait cependant philosophiquement ce qui motivait Robinson sur sa JLA : montrer un groupe fédérateur sans les trois icones de DC. Je ne dis pas que sa JLA = Earth 2 mais on sens qu’une volonté similaire opère… Peut-être avec des outils différents. C’est pourquoi je me garderais bien de condamner par avance. Ce qui est certain, aussi, c’est que Earth 2 ne remplace pas ce que nous avons perdu avec la disparition de la JSA. Il est clair que les Jay Garrick ou Alan Scott qu’on aura ici seront des personnages avec des noms connus mais des mentalités différentes et des origines parfois très lointaines des versions d’origines (je me demande si la scène qu’on voit à la fin est un clin d’oeil conscient à la mort d’Abin Sur). C’est clairement une série qu’il faut lire sans y chercher un sens de « legacy heroes » mais à ce stade disons que le décor est planté et qu’on attends les héros principaux sur la scène. Un début pas mauvais mais le prochain épisode nous en dira plus sur le ton de la série…
[Xavier Fournier]
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