Dessin de Phil Jimenez
Sortie aux USA le mercredi 7 mars 2012
Depuis quelques jours j’ai vu fleurir des chroniques qui parlent de ce premier numéro de Fairest comme étant une histoire façon Desesperate Housewives à la sauce Fables. Peut-être (sans doute d’ailleurs) que Fairest le sera sur la longueur (on imagine que l’éditeur n’aurait pas demandé à Adam Hughes cette superbe couverture très féminisée si les héroïnes n’y avaient pas le beau rôle). Mais enfin après avoir lu l’épisode, je me dis qu’il y a de sacrés coquins qui rôdent en prétendant avoir lu des BD dont ils ne connaissent visiblement que la couverture. Ou peut-être que certains qui l’ont lu ont été incapables de se séparer de leurs idées toutes faîtes. Car dans Fairest #1, s’il y a bien deux femmes, elles n’ont à ce stade qu’un temps de parole assez limité. Non, les héros de ce premier numéro sont au contraire deux « mâles ». D’un côté un Ali Baba qui ne serait pas hors sujet dans un Prince of Persia et de l’autre son hilarant sous-génie, une petite créature qui n’a finalement pas le pouvoir d’éxercer le moindre souhait et ne possède que des informations qu’elle livre comme bon lui semble (tout en remplissant ses phrases de références à la culture populaire). Ca commence comme un plan simple. Ali Baba veut devenir riche et cherche un trésor. Le sous-génie décide au contraire de lui organiser un mariage qui le rendra riche. Et à partir de là il faut simplement trouver une princesse à embrasser. Mais avec un tel tandem de bras cassés la mission va prendre une direction moins simple que prévu. Et forcément intéressante…
On retrouve ici la verve de Bill Willingham. La petite créature qui accompagne Ali Baba fait une bonne partie du « show », avec son côté manipulateur et moderne. Un peu comme si elle s’était échappée d’un « Shrek » qui ne viserait pas les enfants. Vu la dernière scène, on se demande un peu si la bestiole va rester longtemps dans la série où si elle va rester du côté du dénommé Ali Baba. Mais qu’importe : le ton est donné, celui d’une comédie pas bouffonne qui de plus peut s’appuyer sur les dessins d’un Phil Jimenez en grande forme. Seul bémol qui tient à l’édition du fascicule : Vertigo a fait le choix d’imprimer l’épisode sur un papier très poreux qui boît l’encre. Ce qui a le double effet de foncer les couleurs mais dans le même temps d’affaiblir les zones noires. Bref, c’est une partie du contraste qui disparait… Un souci de production qui sabote un peu les efforts de cette série par ailleurs excellent qu’on aura beaucoup de plaisir à suivre… Mais si possible avec une meilleure qualité d’impression !
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