Avant-Première VO : Review Irredeemable #2
1 mai 2009[FRENCH] Imaginez un monde où Superman aurait changé de bord du jour au lendemain et où avec effroi le reste du monde réaliserait qu’il ne sait rien de ce demi-dieu indestructible… Après un premier épisode qui laissait la colère du Plutonian s’exprimer, ses anciens alliés (en tout cas ceux qui survivent) tentent de reprendre l’offensive, en commençant par une mission de renseignement. Qui est donc, vraiment, le Plutonian ? La réponse tient dans une expression : « Cherchez la femme… »
Irredeemable #2 [Boom]
Scénario de Mark Waid
Dessin de Peter Krause
Sortie américaine le 6 mai 2009.
Après le côté à la fois soudain et cynique du premier numéro, Mark Waid aurait pu continuer avec la longue conquête (ou destruction, allez savoir avez le Plutonian) du monde. En tout cas tout nous y préparait. Mais le scénariste préfère continuer de gérer son affaire à contre-courant. On suit donc Kaidan (héroïne japonaise membre de la pseudo-Justice League qui s’oppose au protagoniste principal de la série) dans une quête pour retrouver celle qui, peut-être, en sait le plus au sujet du super-héros déchu, à savoir sa fiancée. Elle n’aura pas grand peine à la trouver mais l’histoire que raconte cette pseudo-Loïs Lane va apporter son lot de découragements mais aussi de petits indices sur ce qui fait l’univers du Plutonian et peut-être même ce qui l’a fait basculer.
J’en avais déjà la sensation à la lecture du premier numéro mais l’impression revient à la lecture de ce deuxième chapitre : Mark Waid canalise une ambiance qui s’approcherait d’un Astro City où les choses auraient mal tourné, où le héros se serait lassé de l’adoration parfois mal placée de son public (où peut-être que le public aurait tout bonnement poussé le bouchon trop loin). Certains passages de cet Irredeemable #2 m’ont ainsi furieusement fait penser au Astro City: Local Heroes #2 de Kurt Busiek, où le jeu du chat et de la souris tournait lui aussi un peu court. Maintenant, avant que certains d’entre vous aillent se mettre en tête qu’Irredeemable est tout simplement pompé sur Astro City, précisons vite qu’il existe des différences et qu’en fin de compte le Plutonian de Waid ressemble autant au personnage de Busiek que le Supreme d’Alan Moore évoque le Superman classique. Il y a des similitudes poussées, c’est vrai, mais il y aussi un angle qui permet de les différencier. De plus la fin ce numéro permet de se rendre compte qu’on ne connait sans doute pas toute le concept d’Irredeemable à ce stade et que la série ne se résume peut-être pas à un personnage qui pète les plombs, qu’il y sans doute des histoires dans l’histoire. En prime, une couverture de John Cassaday n’est pas pour me déplaire. Ce deuxième numéro est peut-être moins spectaculaire qu’on pouvait s’y attendre (dans le sens où le Plutonian apparait surtout à l’époque où il était « gentil » et laisse donc peu éclater sa colère) mais Waid continue de construire quelque chose d’intéressant, peut-être plus subtil qu’il n’y paraissait au début… Après le grand « boum » du départ, les premières petites notes qui vont construire une mélodie ? En tout cas le suspens reste entier.
[Xavier Fournier]