Dessin de Frank Quitely
Parution aux USA le mercredi 24 mars
Préparez vous à un début à mi-chemin entre l’introduction de King Kong et une scène du feuilleton Lost : En 1932 une poignée d’idéalistes marqués par la crise de 1929 cherche le salut dans l’étrange appel… d’une île. Une île mystérieuse qui ne devrait pas exister mais dont ils vont revenir transformés en super-héros. Avance rapide : En 2013, ces héros à la longévité extrème sont toujours en activité mais ont fait entretemps des petits… qui ne comprennent pas forcément que leurs superpouvoirs doivent leurs servir à autre chose qu’à leur gloire personnelle. D’où une génération de super-slackers dignes des Anges de la Téléréalité, qui se contentent d’attendre que ça tombe tout cuit tandis que leurs ainés font le travail. Les jeunes héros décadents font un peu penser à des choses vues dans X-Statix ou The Boys mais on ne les voit que quelques pages et il est difficile de savoir si Millar va les garder dans ce rôle ou pas. Est-ce qu’il va les enfoncer encore plus ou au contraire les mettre en position de rebondir ?
Rapidement le crayon de Frank Quitely nous présente néanmoins l’autre génération. Celle des anciens. Les héros qui se battent pour le bien depuis 1932 et constatent que pour autant le monde est toujours en crise économique. Sachant ce qu’ils ont vécu en 1929, ces émules de Superman commencent alors à se désolidariser. Est-ce que le monde irait plus mal si, finalement, ils prenaient le pouvoir au lieu de se contenter de battre des super-menaces ? A ce stade tout est possible dans la série. On sait que Millar aime souvent partir d’une trame connue. Red Son était le Superman communiste. Wanted était une réécriture de la Secret Society of Super-Villains, Nemesis est le Batman du mal, Superior est sa variation de Shazam et ainsi de suite… Est-ce que Jupiter’s Legacy sera, comme il l’évoquait, une sorte de Crisis ou bien ces premières pages doivet nous faire croire à une variation du Squadron Supreme. Impossible de le savoir si tôt mais l’idée de mettre en parallèle les deux plus grosses crises de l’Histoire est un bon ressort. A ses côtés Quitely a un peu fait évoluer son style par rapport à All-Star Superman ou Batman & Robin. Mais l’artiste montre toujours son sens de scénographie (par exemple la position de la jeune femme, à la fin, qui tombe dans une posture évoquant Shiva). On ne sait pas où Millar veut nous emmener mais le ton est là. Et pour l’instant Jupiter’s Legacy commence plutôt bien !
[Xavier Fournier]
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