Dessins de Frank Quitely
Parution aux USA le mercredi 27 juillet 2016
Avec ce deuxième épisode de la deuxième minisérie « Jupiter’s Legacy » (et il convient de rajouter les deux autres consacrées à la première génération de héros), on ne peut plus dire que l’effet de surprise joue. Et c’est à prendre dans le bon sens. C’est à dire que maintenant on connait bien le périmètre délimité par Millar et Quitely et que la rébellion progresse selon un schéma assez classique. Les « rebelles » cherchent à compléter leurs rangs avec Repro, une sorte de « Parasite Vivant » ressemblant à un Freddie Mercury à qui on aurai rajouté une coupe de cheveux de hipster. Mais pour réussir, il leur faudrait passer outre la terrible Raikou, personnage à mi-chemin entre une télépathe et le Midnighter. Autrement dit, elle voit venir tous les coups possibles avant qu’ils soient donnés. Mark Millar prend un peu de retrait pour laisser les coudées franches à Frank Quitely, qui gère la chorégraphie du combat mais lui aussi de façon parfois latérales (un peu comme quand Raikou passe à travers des immeubles). Et dans le même temps, malgré la moitié d’un épisode occupée par le combat, les auteurs continuent de placer des petites touches de personnages. Par exemple on a droit à l’origine de Raikou sans pour autant passer par la case flashback et sans qu’il y ait trop de palabres. Si elle et Repro sont assez bien construits, paradoxalement les nouvelles recrues de l’épisode précédent mettent un peu plus de temps à s’installer. Il faut faudra voir par la suite s’ils dépassent le rang de chair à canon.
« You really are as weird as I remember, Repro. »
L’autre partie du numéro est plus politique. On sent clairement Millar reprendre le siège du conducteur pour retrouver une thématique qui lui est chère : la corruption des puissants (c’est à dire pas forcément les surhommes, encore que dans le cas présent les deux choses se confondent) et leur interventionnisme forcené. Ce sont un peu les Ultimates passés du côté obscur et le moindre attentat sert d’excuse à tout et son contraire. On n’est pas dans la caricature mais bien dans la parabole, alors que ce passage résonne avec des choses vues ou entendues il y a une quinzaine d’années, passage qui garde encore aujourd’hui sa pertinence. L’épisode trouve néanmoins son point d’orgue dans les dernières pages, alors que les deux auteurs bouclent d’une certaine manière la boucle et ramènent un élément qui font que les quatre miniséries « Jupiter » se complètent. On a la sensation d’un autre chapitre… et que les affaires sérieuses commencent.
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