Dessin de Carlos D’Anda, Ivan Reis, Gary Frank
Sortie au USA: Mercredi 18 avril 2012
Ce n’est pas faire lui faire injure de dire de Carlos D’Anda qu’il n’est ni Jim Lee ni Gene Ha. Peut-être que certains lecteurs préféreront d’ailleurs (les goûts et les couleurs…) mais il est clair que ce huitième numéro implique une certaine rupture graphique. Ce qui est surprenant, par contre, c’est l’intervention d’Ivan Reis dans les dernières pages qui ramène l’épisode dans l’ambiance iconographique des « New 52 ». L’intérêt de cet épisode repose cependant assurément dans l’histoire, qui commence presque comme un passage parodique, un Green Arrow en mode « Droopy » qui colle au flanc de la Justice League pour poser sa candidature tandis que l’équipe, elle, redouble d’effort pour… refuser. Et on ne comprendra pourquoi que dans les dernières pages, qui donnent sa vraie dimension au récit. Depuis le mois dernier on pouvait en effet se demander pourquoi en l’espace de cinq ans la League ne semblait pas avoir beaucoup changé. Johns injecte ici une raison qui donne une certaine… paranoia… à la League. Plus globalement on appréciera les petits éléments qui viennent meubler les vides du passé (l’appartenance de Steve Trevor à une ancienne unité, la rivalité Green Arrow/Aquaman, le « défaut » statistique de Cyborg, le membre oublié de la League…) et insèrent aussi des pistes pour le futur (ce qui est finalement proposé à Oliver Queen et qui n’est spécialement ce qu’on pouvait croire). Il n’y a guère que deux choses qui m’ont fait tiquer : Rest in Peace la complicité Green Arrow/Green Lantern dans cette nouvelle continuité. Il ne reste rien de leur tandem historique, iconique… Et c’est bien dommage. Par ailleurs Geoff Johns a tendance à écrire ce Green Arrow un peu comme s’il s’agissait de Booster Gold. Non seulement ça donne un effet bizarre mais du coup on a du mal à comprendre pourquoi les autorités veulent tellement d’un instable comme ça dans le groupe…
En deuxième partie on continue d’en découvrir plus sur le Shazam de Johns et Frank. Toujours pas de superpouvoirs en vue mais là aussi ce segment permet de remplir énormément le nouveau folklore « shazamien » dans cette continuité. Il est clair qu’on est loin du Billy Batson de 1940 (d’un autre côté est-ce que le Batman de 2012 ressemble encore à celui de 1939 ?) mais les deux auteurs ont pris la peine de glisser la bonne dose d’allusions, façon le petit clin d’oeil aux initiés. Il semble aussi que certaines bonnes choses du Shazam de Flashpoint ne soient pas totalement perdues et ça, c’est plutôt (très) sympathique. Johns va « piano » mais va « sano », prenant son temps pour installer les personnages avant de s’occuper des effets spéciaux et de la magie. Certains ont beaucoup changé. Même profondément, c’est vrai. Mais c’est une mise en place efficace, captivante… Shazam va à sa propre allure mais va dans la bonne direction, c’est l’important… Une bonne livraison globalement !
[Xavier Fournier]
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