Dessins de Nick Percival
Sortie aux USA le mercredi 7 juillet 2010
Ramenés à leurs éléments de base, la plupart des contes de fées sont bien moins « idéaux » qu’on pourrait le croire. Les loups y dévorent les grand-mères, les ogres ou les sorcières monstrueuses sont à l’affut… Peut-être est-ce cela qui a poussé Nick Percival a rendre les personnages à leurs racines barbares. En un sens peu importe l’origine de l’idée, en tout cas le résultat de la démarche, Legends: The Enchanted, projette de nombreux personnages légendaires dans un univers qui tient à la fois de l’Heroic Fantasy et de l’uchronie Steampunk. Le Chaperon Rouge, Jack le tueur de géants et d’une manière générale tous les héros concernés un jour par un conte de fée font partie des « Enchantés », une sorte de caste maintenue en vie par magie. Et si d’aventure vous pensez que cet album pourrait faire double emploi avec des concepts comme le Fables de Vertigo, vous pouvez oublier. Ou, une bonne partie des mythes de départ sont les mêmes mais le traitement s’en distingue énormément. Ici on est dans le « sévèrement burné » et les aventures de Jack et des autres m’ont plutôt fait penser au Slaine de Pat Mills et Clint Langley. Non, vous ne risquez pas de confondre cette version des personnages : Si, comme on pouvait s’y attendre vue la couverture, le Chaperon Rouge est devenue une chasseuse experte, Pinocchio est une sorte de Swamp Thing et Jack est accro à des haricots magiques correspondants à des pouvoirs différents…
Vers la seconde moitié de l’album, au fur et à mesure qu’on rencontre plus de ressortissants des Enchantés, il y a une légère dérive. Alors qu’ils manifestent tous des « super-pouvoirs » différents, on pourrait presque croire qu’il s’agit d’une sorte de Justice League gothique. Mais l’écart est assez mineur et globalement tout reste dans une grande cohésion, en particulier grâce au style de Nick Percival. Certes, ce n’est pas le genre d’album de BD que vous ferez lire au fiston pour s’endormir. Ça tue, ça tranche, ça saigne à gogo. La tonalité du scénario serait proche d’une sorte de 300 des personnages de contes. Certes si votre truc c’est exclusivement le super-héros du Silver Age, cela ne vous fera ni chaud ni froid mais cette sauvagerie fait le charme de l’ensemble. Avec cet plongée de 128 pages dans cet univers-là, en hardcover et pour moins de 20$, Legends: The Enchanted me paraît s’installer comme l’album VO qu’il faut surveiller en juillet…
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