Dessin de Greg Land
Parution aux USA le mercredi 6 novembre 2013
Depuis qu’ils existent, je n’ai pas particulièrement été fan des versions modernes et jeunes de Power Man et White Tiger sachant qu’ils me semblaient surtout motivés par une politique semi-régulière de Marvel de remplacer des personnages établis par des petits nouveaux histoire de faire « d’jeune ». Des fois ça marche (Loeb et McGuinness s’y sont employés sur les premiers épisodes de Nova) mais souvent les personnages restent comme des coquilles imposées par l’éditorial et que les auteurs se refilent comme des patates chaudes. Là, en une scène, Ewing installe, sculpte sa White Tiger et son Power Man en leur donnant beaucoup de personnalité. Ils doutent, se motivent, se remette au combat. Et c’est l’antithèse même de ce que je dénonçais dans un épisode récent de Nova où Speedball et Justice agissaient en dépit du bon sens. Là, les deux jeunes héros sont conscients du danger, prennent sérieusement leur rôle tout en restant des gamins crédibles. Le nouveau Power Man en est à chercher les hashtags pour retrouver son mentor mais ça ne sonne pas comme quelque chose d’outrancier. Il y a bien un speech un peu lourdingue de Luke Cage vers la fin mais pour être honnête c’est assez raccord avec certains épisodes du passé (je me souviens d’un épisode des New Avengers avant Civil War où il était déjà sur ce ton). Et puis, dans le même ordre d’idée, Luke a l’air un peu trop sur de lui quand il s’agit de faire appel à un dieu allié, comme s’il pratiquait de manière courante la manœuvre. Mais au finish le bien l’emporte largement sur ces petites réserves.
Globalement avec ce troisième épisode Ewing et Land terminent la construction de l’équipe. Rien qui révolutionnera l’histoire des comics (ça ne prétendait pas le faire d’ailleurs) mais, hey, du côté de la Justice League on pourrait prendre quelques leçons ici sur l’art et la manière de réunir un groupe sans qu’il faille attendre des mois de plus. L’ajout du Blue Marvel (qu’on voyait jusqu’ici dans des scènes extérieures au groupe) est un apport stabilisant dans l’alchimie de l’équipe. En dehors du Superior Spider-Man, on en arrive à un groupe que certains pourraient sans doute plus qualifier de « Black Avengers » que de « Mighty » Avengers… Et puis non. Parce qu’après tout si tous les membres de l’équipe étaient blancs (comme, par exemple pendant les premières années des Avengers classiques) personne ne viendrait dire que ce sont des White Avengers. Parce que surtout Al Ewing en trois épisodes a fait ses preuves, a *assemblé* des personnages positifs et poignants, des Avengers qui se trouvent par ailleurs rétablir au moins en partie une lacune dans le milieu un peu trop monotype des comics. A la fin, ce qui reste, c’est une équipe sympa où même des personnages qui me semblaient assez artificiels prennent de la dimension et gagnent en capital sympathie. A la fin ce qui reste, ce sont des Avengers, c’est un bon début de série. Et le reste ? Nous ne devrions même pas nous en étonner…
[Xavier Fournier]
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