Dessins de Clay Mann
Parution aux USA le mercredi 20 janvier 2016
Avec un CV comme le sien, Poison Ivy a tout – en théorie – pour tomber dans des cases stéréotypées, entre la femme fatale adversaire de Batman ou l’ami/amante exubérante d’Harley Quinn. Amy Chu a décidé de prendre une direction totalement différente, sans non plus tomber dans les clichés « on balance tout ce qui a précédé pour en faire une fille top tendance mégacool ». Non, pour le coup elle a une sorte d’épiphanie, une envie d’autre chose, d’échapper à la compagnie forcément un peu envahissante d’Harley pour revenir à ses premiers amours, la botanique. Sur le plan graphique, Clay Mann lui aussi a un parti pris intéressant, dans le sens où il ne tombe pas les clichés du cosplay ou du streetwear. Sa Poison Ivy est un personnage réaliste, habillé normalement sans passer par la case caricature. Ce qui, finalement, est assez rare. Même les poses de Pamela sont celles de quelqu’un d’ordinaire. Sans doute que cela pourra gêner certains lecteurs, dans le sens où elle peut sembler sortie d’un catalogue. Les couleurs acidulées d’Ulises Arreola sont aussi un atout, dans cette ambiance. Mais l’impression qui domine c’est que c’est quelqu’un qui a toute sa tête, qui n’en fait pas des tonnes dans les grimaces, le pathos ou le buzz et, dans le contexte actuel, ça fait du bien en fin de compte.
« So, Girlfriend, this is the super-secret experiment that’s been sucking up all of your time? »
N’allez pas croire que la vie antérieure de Pamela est rayée de la carte. Si elle s’est trouvée un travail idéal pour approcher des plantes rares, ce n’est pas forcément du goût d’Harley, qui s’invite dans l’épisode de Poison Ivy. Quoi ? Moi qui vous disait que Pamela était toujours dans l’ombre de quelqu’un et voici que l’autre rapplique aussi sec ? Oui et non. C’est assurément Harley mais Chu et Mann en donne un portrait relativement réaliste (lorgnant peut-être sur le film Suicide Squad à venir). Elle prend le tempo imposé par Ivy et ne lui vole pas la vedette. Au bout de tout ça, Miss Isley en ressort comme un personnage qui, moralement, n’est ni bon ni mauvais mais surtout d’un calme finalement bien rare dans les comics, et donc d’autant plus appréciable dans les comics. Par contre, la donne changeant dans les deux dernières pages, on ne peut sans doute pas prendre réellement la mesure de la série avant le prochain épisode. En attendant, c’est une bonne surprise.
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