Punisher #1 [Marvel]
Scénario de Rick Remender
Dessin de Jerome Opena
Sortie aux USA mercredi prochain (7 janvier 2009)
Mais là War Journal s’éclipse. Voici à sa place un nouveau Punisher #1 avec (on peut le dire puisque c’est sur la couverture) un Frank Castle toujours aussi enclin à en découdre avec le reste de l’univers Marvel. Cette fois, il est bien décidé à faire disparaître Norman Osborn et Sentry s’interpose, dans le contexte de Dark Reign. Logique, donc, de penser que « Punisher tout court » est une continuation de War Journal. Et bien oui et non. Car le scénariste Rick Remender est de manière tangible aussi fan des deux approches du personnage. Oui, il souhaite l’utiliser dans le contexte de l’univers partagé de Marvel. Non, il ne veut pas pour autant se priver des ressources d’un Punisher plus noir, plus cynique. Remender est une sorte de chaînon manquant entre les approches de Matt Fraction et de Garth Ennis. Son protagoniste a des choses à exprimer quand à Dark Reign. Mais dans le même temps il a une hargne et un dédain envers la communauté super-héroïque qui renvoie totalement à l’époque d’Ennis, qui montrait le Punisher en train de casser la figure à Daredevil. Bon, là c’est le surpuissant Sentry et il est autrement plus délicat d’avoir le dessus sur un colosse de ce genre. Et puis Frank n’y est pas préparé. Mais il reste ce bluffeur sournois qu’Ennis avait su nous montrer.
Le dessinateur Jerome Opena est très intéressant sur ce titre. Son style parvient tour à tour à ménager l’aspect noir et réaliste propre à Frank Castle et à intégrer les aspects plus « super-héros » des personnages annexes. Aucune des deux tendances ne jure et Opena convient tout à fait à l’ambiance Marvel Knights. Car c’est là le secret de cette fusion des écoles : la nouvelle série Punisher est bien un titre Marvel Knights, édité par Axel Alonso. Elle est à mi-chemin entre l’autre mensuel confié au personnage, chez la branche Max (plus dure) et les aventures de Spider-Man, Sentry et consort. Par mi-chemin, attention à ne pas comprendre que cette série qui débute s’amputerait des caractéristiques les plus marquées. Ce n’est pas un « Max light » ou un titre Marvel Universe « caféiné ». C’est un bouquin qui – en tout cas pour ce premier épisode – est réellement à la croisée des chemins. Une bonne surprise.
[Xavier Fournier]
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