Avant-Première VO : Review Punisher #63
13 octobre 2008[FRENCH] A force de débouler partout en tirant avant de poser la moindre question, ça devait arriver. Frank Castle a provoqué la mort d’un(e) innocent(e) et cet épisode voit le Punisher porter douloureusement le poids de sa culpabilité. Et s’il est coupable, la logique voudrait qu’il se punisse à son tour. Frank envisage l’issue finale… Et si ce n’est pas spoiler de dire que le personnage sera là le mois prochain, l’épisode est pour lui le théâtre d’une longue souffrance morale.
Punisher #63 [Marvel MAX]
Scénario par Gregg Hurwitz
Dessin par Laurence Campbell
Sortie américaine mercredi prochain (15 septembre 2008)
Il y a quelque chose d’un parcours initiatique, presque une scène biblique, quand le Punisher descend de la colline en portant dans ses bras le cadavre d’une petite fille, sous les yeux de la foule qu’il était supposé défendre. Le tout avec le soleil qui forme comme une auréole autour du tueur et de la victime. Le symbolisme est même un poil trop poussé quand Frank va jusqu’à la porter lui-même dans le cimetière. Il est difficile de penser que la populace le laisserait passer sans rien tenter. Même s’ils ont sans doute peur du justicier, ils ont le nombre pour eux. Et il est probable qu’il n’aurait même pas cherché à se défendre. Hanté par le souvenir de la petite fille, Castle va promener sa douleur pendant le reste du numéro, comme un long cri silencieux.
Le Punisher de Gregg Hurwitz n’est pas celui de Garth Ennis. C’est une lapalissade, bien sûr. Celui de Gregg Hurwitz est sans doute moins flamboyant, s’oppose à des ennemis moins pittoresques. Ici, pas de russe avec une poitrine géante. L’incarnation d’Hurwitz est plus terre à terre et explore à nouveau les tendances suicidaires du personnage. Forcément, il y a quelques pirouettes dans l’air pour éviter au Punisher de verser dans une dépression mais le côté solennel qu’il a, tel qu’écrit par Hurwitz, lui donne une forme différente de force. Dans cette ambiance noire et moins spectaculaire, les dessins de Laurence Campbell – qui me font penser par endroits au style de Michael Lark – tombe fort à propos. C’est globalement un bon travail de déconstruction du Punisher avant de le réveiller. Après que la marmite soit restée sous pression pendant un bon nombre de pages, la colère de Castle n’en est que plus terrible et inexorable.
[Xavier Fournier]