Dessin de Bryan Hitch
Parution aux USA le mercredi 5 novembre 2014
Ces temps-ci, il est assez séduisant de penser qu’Image Comics est devenu le refuge des auteurs échappés des « bib two » et qui veulent raconter autre chose que des récits de super-héros. Pourtant, si la diversification d’Image est réelle, elle n’empêche pas non plus certains créateurs de faire la nique aux surhommes des grosses firmes. Tandis que Mark Millar et Frank Quitely font un peu leur Civil War appliqué aux modèles de DC Comics (Jupiter’s Legacy), Bryan Hitch continue donc son pied de nez aux Avengers et aux Ultimates à travers Real Heroes. On connaît mal Hitch comme scénariste mais il continue de se tirer très bien de l’exercice. C’est-à-dire qu’il ne se contente pas du pitch de départ (des acteurs projetés dans les rôles qu’ils incarnent à l’écran, façon Galaxy Quest des super-héros) mais qu’il remet la situation en jeu de façon régulière, de manière à ce que l’on ne passe pas simplement six épisodes à délayer la situation de départ. C’est manifeste avec ce quatrième numéro où les faux Olympians en découvrent plus encore sur leur situation. La problématique évolue. Ce n’est pas simplement « vous êtes devenu votre rôle » mais Hitch a ménagé quelques révélations façon poupées russes, encastrées les unes dans les autres.
Niveau dessin, on retrouve bien sûr les effets « wide screen » que l’on associe à Hitch depuis ses Authority. Rien que dans les premières pages, les premières scènes font penser à des films comme 2012. Grand spectacle assuré mais la différence avec Authority ou Ultimates est que, scénaristiquement, l’auteur fait plutôt référence à un certain « sens de l’émerveillement » qui sent bon le Silver Age. Le plan du méchant déclaré ? Il est cousu de fils blancs, tout comme la menace des Devastators ou les moyens de leur échapper. Mais Hitch donne à tout ça un côté très « larger than life », une magnification qui fait que l’on se prend l’effet dans la figure sans trop penser au rationnel. Ce n’est d’ailleurs pas la « promesse » de ce projet. Le fait qu’au 4ème numéro les Olympians en soient encore à découvrir des choses est assez agréable. On n’a pas l’impression d’une narration décompressée mais d’un bon vieux comic-book qui, tout en jouant sur l’effet spectaculaire, ne se prend pas pour autre chose que ce qu’il est. Une lecture agréable.
[Xavier Fournier]
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