Dessin de J.H. Williams III
Parution aux USA le mercredi 30 juillet 2014
Au loin résonnent des trompettes, des visions, des concepts aussi massifs que ceux de Jack Kirby, aussi comiques que des chiens super-héros. Dès les premières pages Neil Gaiman convoque une foule d’idées dressées en une ou deux phrases, qui seront les observateurs, qui donnent de la gravité (dans tous les sens du terme) à ce périple. De son côté, J.H. Williams III lui aussi fait appel à un ensemble de références comme boîte à outils. Toute la partie qui correspond au voyage de Morpheus dans ce no man’s land lorgne énormément sur (entre autres) Moebius/Jean Giraud. Les deux auteurs font littéralement feu de tout bois et illuminent littéralement une histoire qui, d’une certaine manière, pourrait être un western de Sergio Leone. Un voyageur surprend deux crapules en train d’assassiner un innocent et recueille sa fille, qui avait échappé au carnage. Il ne manquerait guère qu’un peu d’harmonica en musique de fond pour que ce soit complet. Mais, bien sûr, c’est du Sandman. Alors tout cela n’est pas du western, en dehors de la trame, et reste profondément enfoncé dans l’onirisme, l’étrange, des dialogues qui jouent au métronome avec le rythme de la narration.
On cite souvent Watchmen ou Dark Knight Returns comme des œuvres très influentes des années 80, qui ont inspiré beaucoup de choses dans le quart de siècle qui a suivi. Sandman n’est pas une petite BD oubliée dans un coin. Elle est largement reconnue et appréciée. Mais bien souvent elle est traitée comme un « singleton ». Je ne suis pas certain, cependant, que l’on souligne toujours à un juste niveau à quel point cette série a, elle aussi, inspiré bien des auteurs par la suite. Et c’est vraiment quelque chose qui me frappe en me replongeant dans ces temps-ci dans Sandman. Je ne dis pas cela parce qu’il y a deux grands chats dans les deux récits, mais dans Sandman il y avait déjà un peu du Saga de Brian K. Vaughn, par exemple. Ce côté « ouvert », où le prochain élément d’une histoire non-linéaire peut aussi bien se cacher sous un lit que dans les souvenirs de Morpheus et former un tout, comblant d’ailleurs au passage quelques mystères jamais résolus dans la série initiale. Morpheus ne donne pas de coups de poing mais des armées fuient quand elles l’entendent rire. Au loin résonnent des trompettes, encore, dans la scène finale, alors que d’autres entités approchent. Oui, les histoires de Gaiman se sont bien souvent des gens qui marchent en discutant. Mais c’est d’une puissance épique, un peu à la manière de la Bhagavad-gîtâ, alors que les deux compagnons de route considèrent la fin de tout. Plus on avance dans cette minisérie et plus elle prend de force.
[Xavier Fournier]
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