Dessins de Robbi Rodriguez
Parution aux USA le mercredi 25 février 2015
Après les événements de Spider-Verse, Gwen Stacy est de retour dans son monde d’origine. L’aventure lui a cependant ouvert les yeux. Marquée par sa rencontre avec ses homologues et par le fait que même un Spider-Ham semble avoir son public alors qu’elle est détestée, elle décide de redoubler d’efforts pour s’établir comme une héroïne. C’est peut-être le *petit* élément avec lequel j’ai le plus de problème, dans le sens où Spider-Gwen devrait sans doute être choquée par le fait que pour la plupart des autres spider-avatars elle était morte dans leur univers. Mais c’est un petit défaut, minime, dans un démarrage qui trouve, très vite, son ton. La trouvaille de Latour, confirmant ce que l’on avait aperçu dans Edge of Spider-Verse, ce n’est pas seulement de nous donner une Spider-Gwen mais aussi un monde totalement flippé, avec ses règles. On n’est pas seulement dans un contexte alternatif mais aussi dans d’autres règles d’écritures qui font que même un Matt Murdock n’est pas à l’abri, que les rapports avec le père sont bien particuliers et ainsi de suite.
La comparaison avec la nouvelle Batgirl est incontournable. Mais Latour et Rodriguez œuvrent sans sombrer dans le jeunisme au premier degré. Spider-Gwen n’est pas qu’une jeune fille en hoodie. Oui, elle se sert d’un smartphone mais pas pour résumer ses enquêtes à des réseaux sociaux. Et ce n’est pas tout, loin s’en faut. Il y a une vraie richesse d’écriture au niveau des dialogues. Par exemple, les expressions et le phrasé d’un Vulture plus typé qu’à l’habitude. Mais aussi, même, un hommage bien placé à Steve Ditko (et un équivalent de son « Mister A »). Ditko étant le co-créateur de Gwen, c’est bien vu et bien placé (même si l’implication est que le Vulture s’est éduqué à coups de théories sur l’objectivisme cher à Ditko). Je ne dirai pas que Spider-Gwen est pour tout le monde. Sans doute qu’il y en aura qui, dès le préambule, se sentiront en dehors, n’y trouveront pas leur compte. Mais Spider-Gwen est une série qui n’est pas qu’un coup de marketing ou pas simplement une « Spider-Woman de plus ». C’est, avant tout, un titre qui a de la personnalité, qui me fait un peu (mais à sa manière) l’effet des premiers Daredevil de Mark Waid.
[Xavier Fournier]
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