Dessins de Jon Malin
Parution aux USA le mercredi 4 mai 2016
A la faveur du crossover Standoff, le Winter Soldier a sauvé Kobik, l’enfant « cube cosmique » et des amis à elle, à savoir une bonne partie des membres fondateurs des Thunderbolts. En tout cas c’est ainsi que s’achevait le crossover et revoici l’équipe formée, avec l’ex-Bucky a sa tête. Première constatation, Standoff et Thunderbolts ne sont pas tout à fait « raccords » dans le sens où l’on passe pratiquement d’une scène où Bucky n’a pas encore rencontré Atlas, Techno, Moonstone et Mach à un épisode où les choses sont déjà faîtes. On a beaucoup de mal à croire que Moonstone et les autres se résoudraient ainsi à travailler avec et pour le Winter Soldier sans sourciller. La position de Mach-X, qui était surveillant de l’ancienne prison, est également peu explorée. Par contre, Jim Zub arrive finalement assez bien à intégrer les Thunderbolts et les retombées de Standoff dans la mission « man on the wall » que le Winter Soldier a hérité des suites d’Original Sin. Furieux que le SHIELD se tamponne des libertés individuelles, Bucky a donc décidé de recruter pour faire monter les enjeux. Ce qui fonctionne plutôt bien, pour autant qu’on puisse en juger et en espérant que le trou narratif entre Standoff et Thunderbolts #1 sera comblé à un moment… Le scénario n’est pas parfait (comment croire que Bucky et ses alliées peuvent ravager des bases du SHIELD sans que que Steve Rogers soit au courant et se demande au contraire ce que devient son vieux pote ?). Mais ce n’est n’est pas ce qui fait défaut ici…
« I know you did it to be nice, but you shouldn’t use your power this way. »
Ce qui plombe véritablement la lecture de ce premier numéro, ce sont les dessins très inégaux de Jon Malin. Sur certaines cases il a l’air de vouloir travailler textures et détails des costumes mais la plupart du temps on croirait que cet ancien dessinateur de Suprema et Youngblood est tout frais décongelé du début des années 90. C’est à dire que la narration graphique n’est pas au programme, que les décors sont en option (parfois remplacés par le coloriste Matt Vackey qui, faute de mieux, balance des dégradés de base, comme la case où Bucky réconforte Kobik sous un dégradé bleu-rose-jaune fluo) et que des personnages sont méconnaissables. Dans les scènes où les Thunderbolts ne sont pas costumés, il est parfois difficile de dire qui est qui. Franchement dans la case « I fixed the clubhouse », on ne reconnaît guère Moonstone que parce que par élimination et parce que la silhouette est blonde. Même traitement pour Kobik qui passe d’une petite fille brune à l’allure sage à une blondinette hyperactive et hyper-expressive que l’on croirait sortie d’un jeu vidéo ou d’un manga. Il n’y a guère que l’age en commun avec le personnage vu dans Standoff. Globalement le dessin ne vole pas haut et empêche même d’apprécier l’histoire, au point qu’on peut se demander pourquoi relancer la série si c’est pour la saccager visuellement dès le premier épisode. Sans vouloir absolument que Bagley reprenne du service sur une série qui a boosté sa carrière, il y a quand même beaucoup d’artistes susceptibles de donner un meilleur résultat. Là, franchement, cela ne donne pas envie de lire la suite, sauf rapide reprise en main graphique…
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