Avant-Première VO: Review Winter Soldier #2

Avant-Première VO: Review Winter Soldier #2

15 février 2012 Non Par Comic Box

[FRENCH] Pour tenter de remonter la filière des trois agents dormants (lesquels sont autant de pseudo-Winter Soldiers), le héros de la série doit se rendre à une effarante vente aux enchères du milieu. Mais la patience du « Soldat Hiver » risque d’être à rude épreuve. Est-ce qu’il aura vraiment les réponses à ses questions ? Et s’il n’y avait pas que trois agents qui avaient été « vendus »…

Winter Soldier #2 [Marvel Comics] Scénario d’Ed Brubaker
Dessin de Butch Guice
Sorti aux USA le mercredi 15 février 2012

Première constatation : le dessinateur Butch Guice est comme revigoré de travailler dans une série qui lorgne moins sur l’ambiance super-héros et s’ouvre plus à l’espionnage. Si, sur Captain America, on le sentait à l’aise avec des oeillades à Jim Steranko, Guice monte ici d’un cran, avec un « action hero » qui se trouve évoluer dans un monde de super-héros plutôt qu’être un vrai super-héros lui-même. Et comme la Black Widow elle-même est finalement plus proche d’une Madame Peel qu’autre chose, la série Winter Soldier trouve d’emblée un ton qui lui est propre.

Avec le retour à une tendance très « années 90 », on voit de nouveau de nombreuses séries de « doublons ». 20 ans en arrière les Warmachine, Venom, Thundertrike et autres pullulaient. De nos jours Marvel revient beaucoup à cette recette en mettant sur les rangs un nouveau Venom, un nouveau Scarlet Spider et en donnant au Winter Soldier sa propre série. Et quelque part, assez judicieusement à mon avis, Brubaker place cette extension de Captain America (on pourrait dire « cet autre Captain America ») dans un contexte où il est confronté à d’autres doublons. Des copies de lui, d’abord, à travers les trois agents « Zephyr » qui sont ses égaux (normal, il les a formé : en un sens l’ex-Bucky affronte ses ex-apprentis, on pourrait dire ses ex-sidekicks). Et puis voici qu’ils sont manipulés par une ancienne compatriote de Doom et que le côté « extension de Doom » prend toute sa mesure sur la dernière scène. A travers ce biais, Ed Brubaker dresse une partie de l’univers Marvel où il est totalement libre de ses mouvements. On le voit bien à travers « Bucky », qui se comporte de manière bien plus « corsée » que ce qu’il pouvait se permettre dans la série Captain America. « Bru » peuple aussi ce secteur avec des dérivés, des « left over » comme Lucia. Des choses qui avaient été ébauchées dans d’autres séries mais jamais vraiment réutilisées, exploitées. Du coup le lecteur a des repaires, avec des choses relativement cartographiées… mais dans le même temps avec un vrai espace de liberté. Une nouvelle fois le Winter Soldier prouve son potentiel. Espérons que la série gardera longtemps ce cap !

[Xavier Fournier]