Dessins de Cliff Chiang
Parution aux USA le mercredi 21 septembre 2011
Avant de parcourir ce nouveau démarrage pour Wonder Woman, je ne savais pas trop quoi en penser. Ce qui parait évident, bien sûr, mais je veux dire qu’autant sur Action Comics, Animal Man, Swamp Thing ou d’autres j’avais un vague avis préalable, une attente, autant sur Wonder Woman je me demandais bien ce qu’on pouvait faire de l’héroïne et de la série. Et en fin de compte je n’étais sans doute pas le seul puisque, franchement, la seule polémique d’avant parution était de savoir si madame portait un slip de bain ou un pantalon. Vous parlez d’une polémique… C’était un indice du côté cosmétique associé à la série et, finalement, du peu de profondeur qu’on lui accorde généralement (et je ne dis pas forcément que c’est la faute du personnage ou des auteurs mais l’histoire du vrai-faux pantalon en dis long sur le point de vue du public). Après ce premier épisode, par contre, il ne fait pas de doute que Brian Azzarello tient une piste.
Azzarello est l’un des scénaristes les plus doués du moment. Donc qu’il ne démérite pas sur Wonder Woman n’est pas une surprise. L’angle qu’il utilise, lui, l’est déjà plus. Plutôt que de se fixer sur Diana, le scénariste s’intéresse finalement à son environnement. On n’a pas vraiment le sentiment d’un reboot du personnage. En gros, si vous voulez y voir une continuation de la Wonder Woman des années 60 ou 90, vous le pouvez. L’auteur ne se perd pas dans les méandres de son origine et ne s’occupe pas de la présenter. Tout le monde connait les grandes lignes de Wonder Woman, alors il l’utilise directement, prête à l’action. Ce qu’Azzarello change, c’est l’univers autour de Wonder Woman, à savoir les dieux qui ici n’apparaissent pas comme des statues antiques façon Perez mais comme des créatures lunaires, inhumaines et envoutantes (le dessin de Cliff Chiang aidant à parfaire cet effet). En fait ce qu’on voit des dieux ici ressemble plutôt aux Endless du Sandman de Neil Gaiman. En un sens Azzarello a pris un peu la même route que Greg Rucka en d’autres temps et a rénové les dieux qui entourent Diana pour les… « Vertigiser » ? Au bout d’un seul épisode il est encore un peu tôt pour l’établir avec certitude, mais on dirait que Wonder Woman a fait un peu le chemin de Swamp Thing mais dans l’autre sens. Là où la créature des marais a retrouvé ses racines dans le DCU, Wonder Woman a un ton beaucoup plus « Vertigo », plus martial, que ce qu’on a pu voir ces dernières années. L’essai reste à confirmer mais la princesse amazone a peut-être, enfin, trouvé un nouveau souffle, quelque chose qui montre que tous les nouveaux titres DCnU ne se sont pas forcément fixés sur le super-héroïsme.
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