Comic Box Virgin #62 – Clockwerx T.2, Déluge
26 novembre 2009[FRENCH] A la fin du dix-neuvième siècle, Londres est menacée par les Clocks de Lord Oak, un illuminé qu’on dirait tout droit sorti d’un roman de Jules Verne. Mais les Clocks, énormes robots fonctionnant au Luciférium, ne sont pas une illusion. La menace est réelle et un petit groupe de résistants prépare la contre-attaque, aux commandes de leurs propres robots…
Voici un album des Humanos sorti ces derniers jours qui n’est certes pas un comic-book et qui, pour une bonne partie, n’en utilise pas les codes. Pourtant mentionner Clockwerx n’a rien d’une erreur de goût. D’abord parce qu’un des scénaristes, Jason Henderson, l’un des scénaristes de Clockwerx (au même titre que Tony Salvaggio et Izu), est connu des amateurs de comics pour avoir été à la base de « Sword of Dracula » publié par IDW et Image. Ensuite parce que cette œuvre se nourrit de nombreuses influences pour créer une atmosphère apocryphe, une fin de dix-neuvième siècle où les robots géants ont pratiquement pignon sur rue dans l’Angleterre victorienne. L’histoire se nourrit de cette atmosphère ancienne, tout en y ajoutant ce qu’on pourrait qualifier de « méchas ». Il y a un soupçon de Robur dans la démesure du plan de Lord Oak mais le dessinateur Jean-Baptiste Hostache y va aussi de ses petites références. Si on fait abstraction du style, il n’est pas très difficile de reconnaître un certain Corto Maltese dans les traits de Matt Thurow. Mais le mélange d’influence est particulièrement heureux. La seule petite chose qui m’aura génée à la lecture, ce sont ces « placards de textes » dans les bulles, façon lettrage à l’ancienne (encore que, je veux bien que le sujet dicte un peu cette façon datée de faire).
Clockwerx devrait plaire à ceux d’entre vous qui ont aimé des comics comme Steampunk ou League of Extraordinary Gentlemen, qui dressaient également un portrait « techno/vapeur » de l’ancienne Londres. Le récit n’est pas pour autant SF et sa trame est un peu plus universelle que ça. Pour un peu il ne serait pas très dur d’imaginer Matt Thurow et Molly Vane comme des syndicalistes opposés aux manigances d’un riche industriel. L’histoire n’est donc pas dénuée d’un certain sens social, même s’il est au second degré. Et ces étranges machines viennent bien se greffer sur un récit solide, donnant un charme certain à l’ensemble.
[Rebecca Frati]