Pas de Brian Michael Bendis au programme. Le scénariste de Marvel s’était clairement désisté depuis quelques semaines. Et pas de Maisie Williams (Arya Stark dans Game of Thrones), l’actrice ayant pour le coup annulé sa venue à la dernière minute possible, ce matin, alors qu’elle était à Paris. Mais le Comic Con Paris a bel et bien ouvert ses portes devant avec une foule massive qui faisait la queue depuis quelques heures. Pour le coup, cette affluence énorme, qui laisse entendre que le samedi et le dimanche devraient réellement faire salle comble, valide certains des choix des organisateurs. Si le prix de l’entrée semblait cher au demeurant, le nombre de visiteurs présents semble d’emblée démontrer que la Comic Con Paris est restée dans un budget abordable pour de nombreux geeks.
Première constatation, le cadre du Parc de la Villette change une bonne partie de la donne, par rapport aux halls de Villepinte. En compactant les choses mais aussi en les organisant autrement, Reed récupère un sens de circulation plus animé. Là où, dans les Comic Con qui ont précédé, le « village comics » peinait à trouver son identité, avec les auteurs en dédicaces d’un côté et de l’autre les boutiques, sans qu’il y ait réellement interaction entre les deux, l’artist alley est organisée ici en petites zones latérales. Ce qui fait que, bien sûr, au début, il faut trouver ses marques (quand on vous dit que tel artiste est dans l’artist alley, encore faut-il savoir dans laquelle des zones). Par contre l’avantage c’est que – en dehors de la dédicace de Frank Miller, véritablement prise d’assaut, qui a fait l’objet d’un traitement bien particulier mais c’est compréhensible vue la demande – l’essentiel des scénaristes et dessinateurs restaient très abordables. On pouvait discuter assez facilement avec des gens comme Jimmy Palmiotti, Amanda Conner, Bill Tucci et d’autres encore… A noter aussi une « barre » Star Wars avec des gens comme Davide Fabbri, Stéphane Roux, Julien Hugonnard-Bert… C’était un peu plus formel – disons plus « classique » – du côté des dédicaces des stands de Comixology ou Glénat mais Kelly Sue Deconnick (alternant avec Matt Fraction, Elsa Charretier, Pierrick Colinet, Geoff Darrow) distribuait des hugs à volonté à son public.
Avec la Comic Con désormais désolidarisée de Japan Expo, le coin comics gagne aussi en présence physique d’éditeurs. Panini et Delcourt, qui les autres fois ne pouvaient se dédoubler et restaient du côté « manga » plus lucratifs, sont présents ici, tout comme Glénat Comics 2.0, qui est apparu entre temps. Bien que n’ayant pas de stand, Urban intervenait dans un panel sur Frank Miller ce matin. Par contre, en matière de stand, c’est le reste qui pêche. Cela manque de comic-shops, par exemple (et c’était déjà un défaut des éditions antérieures) et des coins comme les bustes de Batman redécorés par des artistes contemporaines ne sont pas agencés de manière à ce qu’on y passe longtemps. Du coup, le parcours se fait relativement vite. Pas au pas de course mais, pour peu qu’on veuille passer voir des artistes présents et un ou deux panels, en quelques heures. C’est à dire que dès qu’on y a fait tout ce qu’on a à faire, on fait le tour du Comic Con sans doute en une journée, voir une journée et demi et rester ensuite ou revenir un troisième jour pour un seul panel fait « court » en termes d’expérience de l’utilisateur et ne justifie pas, dans l’état, un pass de trois jours.
De fait, si la concurrence entre la Comic Con Paris et la Paris Comics Expo a polarisé beaucoup de discussion depuis un an, il faut bien saisir une différence fondamentale de mission. La Comic Con Paris est une manifestation « à l’américaine », c’est à dire que, non, les Comic Con d’outre-Atlantique ne sont pas centrées sur les seuls comics, malgré ce que le néophyte pourrait s’obstiner à croire. D’ailleurs l’essentiel du public semblait assez différent des festivals comics organisés depuis des années en France. Je pense entre autres choses au festival organisé sure Lille à partir de 1989 par Jean Wacquet… Il est bon de le rappeler car un certain nombre de médias nationaux hantaient les allées convaincus de découvrir la « toute première convention comics en France », ce qui a de quoi faire tousser les fans de comics. Mais ceux-là ne représentaient pas la majorité. Demandant à un cosplayeur déguisé en Fantomex (voir les photos) si l’on peut le photographier, celui-ci nous répond d’abord sur le ton de la plaisanterie qu’il ne se laisse prendre en photo que par les gens capables d’identifier son costume. Quand on lui répond du tac à tac, celui-ci répond, surpris « Ah ben… vous êtes seulement le deuxième de la journée à savoir qui c’est ! ». Le gros du public, donc, était venu chercher d’autres choses que des comics. Ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose, dans le sens où visiblement les stands des éditeurs et des auteurs ont fait de bonnes affaires. Bonne chose aussi, la compartimentation de l’espace des conférences par rapport à l’allée centrale. Globalement, en dehors du mic-mac initial sur les dates, forçant la Paris Comics Expo à déménager (voir Comic Box #96), la Comic Con Paris n’est donc pas véritablement une concurrente. Elle se pose plus, en termes de manifestation geek, en face d’un Paris Manga & Sci-Fi Show mais avec encore des choses à apprendre.
Outre un deficit dans la diversité des stands, l’erreur tactique a été de se centrer sur un nombre restraint de grands noms (et même des surprises de dernière minute comme la tenue d’un panel Jessica Jones avec Netflix, avec Krysten Ritter et Carrie-Anne Moss). Il faut reconnaître que, dans le cas inverse, tout le monde serait tombé sur le dos de la CCP en hurlant que les organisateurs n’avaient pas su attirer de célébrités. Mais – et là pour le coup c’est une leçon que les autres manifestations ont dejà retenues de longue date – il est nécessaire de penser de façon lattérale, d’attirer suffisemment de plans B pour que, lors des inévitables désistements de dernières minutes (l’exemple de Williams) ou quand un invité par en vrille (Jason Momoa au récent Paris Manga & Sci-Fi Show, un peu trop porté sur la bouteille de vin, était contrebalancé par la présence de Tom Wlaschiha), il reste suffisemment de guests pour que l’essentiel du public y trouve son compte. Là, par exemple, c’est ceinture pour les amateurs de Game of Thrones. Les annulations font partie de la règle du jeu, il n’existe pratiquement pas d’organisateur de festival qui n’ait pas connu cette épreuve. Mais l’année prochaine – puisque l’affluence installe, à n’en pas douter, la pérennité de la Comic Con Paris, il faudra penser en terme de « surface » et proposer une liste plus large de guests complémentaires afin de moins offrir le flanc à ce genre d’absence. Mais quand bien même la CCP justifie mal d’y passer trois jours, à l’évidence ce n’est pas non plus la catastrophe que certains annonçaient.
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