L’organisation terroriste Centipede est elle aussi de retour et son premier geste est de libérer un personnage qui, au demeurant, ressemble à un « Mad Thinker » (le Penseur Fou) qui ne dit pas son nom mais qui semble tout connaître à la seconde près (d’autant que Skye insistera sur la folie supposée du bonhomme). On comprendra plus tard que c’est quelqu’un d’autre qui fait les prévisions mais dans toute une première partie de l’épisode, c’est l’effet que ça fait. Mais Centipede a surtout fait une démonstration de force en utilisant trois super-soldats d’un « modèle supérieur ». Fidèle à sa philosophie des secondes chances, Phil Coulson recrute donc un consultant bien connu de ses agents… Michael Peterson. Autrement dit la première menace que les agents ont affronté dans l’épisode originel, lors de la constitution du groupe. Mais on sait que Peterson agissait alors à « l’insu de son plein gré ». Et il est tout disposé à aider, désirant devenir à son tour un agent du S.H.I.E.L.D. Mais enfin, au début, ça ne passe pas vraiment, Ward et les autres le considérant surtout comme une menace qu’ils avaient neutralisé.
A son arrivée dans l’avion, Peterson a néanmoins une surprise : Skye ! Et c’est vrai que de son point de vue la jeune femme était celle qui la prévenait de ne pas faire confiance au système. Et la voici qui fait tout le contraire. D’ailleurs une nouvelle fois on a la preuve de la philosophie très poreuse de la hackeuse, initialement très portée à cracher sur le fait que le S.H.I.E.L.D. méprise les libertés individuelles. Et là voici qui pirate des caméras, utilise des logiciels de lecture sur les lèvres… Sans que la contradiction lui apparaisse visiblement. Il faut dire que depuis quelques épisodes elle s’est recentrée sur une seule cause : découvrir l’identité véritable de ses parents. Et un des autres agents va d’ailleurs lui demander de choisir ses priorités. Une idée qui ne tomberait pas trop mal pour dégager un sens nouveau des responsabilités chez Skye… si on nous épargnait la scène de « je vais chialer dans ma chambre tandis que résonnent quelques notes mélancoliques de guitare ». Néanmoins l’ajout de Peterson prouve une chose : une partie du cast régulier n’existe que pour jouer les faire-valoirs. Rajouter Peterson, un personnage plus lié au terrain et à l’action, n’efface pas les laborantins par exemple, mais leur donne une nouvelle raison de réagir. Une occasion de plus de penser qu’avec un ou deux agents « badass » de plus (mais il parait que c’est en cours), la série s’en porterait mieux.
Ce dixième épisode est mi-figue/mi-raisin. Il y a de bonnes choses. En particulier l’idée de réunir des choses dispersées dans les semaines précédentes. Au lieu d’avancer petit bout par petit bout, Centipede utilise ses tactiques de manière organisée, donnant de fait une forme de continuité à la série. De Peterson à l’épisode en Asie, en passant par les yeux « piégés », il y a utilisation d’une texture globale qui tend à faire de Centipede une organisation manipulatrice bien plus dangereuse que « oh vous avez fait sauter notre cinquième laboratoire, on se retrouve la semaine prochaine pour le sixième ». Dans le même sens la généalogie de Skye est mentionnée et la perte de mémoire de Coulson est utilisée de façon différente que « Tahiti… place maqiiiiiique ! ». Enfin, la fin de l’épisode laisse une partie des personnages en situation délicate ce qui, dans l’idéal, doit nous donner envie d’attendre la suite avec impatiente.
Mais tous ces efforts sont cette fois handicapés par une réalisation qui fait le service minimum. Il y a des explosions, des retournements… mais tout ça est filmé de manière très routinière et avec peu de rythme. On n’échappe pas non plus à un certain amateurisme d’agents pourtant très spéciaux. L’astuce de la Loterie est si transparente qu’on voit mal comment les héros peuvent penser que leur plan va marcher sans les guider vers un piège. Et l’Agent Ward, un de ceux qui tiennent pourtant le plus la route, se livre ici à une démonstration digne d’un des pires snipers de l’Histoire, se postant dans un endroit… où il n’a pas visibilité sur sa cible ! A quel dommage, quel manque de chance ! Entre la réalisation plan-plan et quelques petits soucis d’écritures de ce type, le cliffhanger en sort donc relativement neutralisé en termes d’intensité dramatique. Mettons que c’est la fin de la première partie, que les auteurs et producteurs ont- en théorie – les éléments nécessaires pour redistribuer les cartes. Et espérons que les leçons seront apprises sur la deuxième partie car (même si on s’éloigne des pires épisodes qu’on a pu voir sur la dizaine déjà diffusée) le sentiment de « peut mieux faire » demeure…
[Xavier Fournier]
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