Bref, Abrams capte rapidement son auditoire en confessant qu’il est toujours ravi de revenir à Paris, une ville qu’il a habité pendant un an pendant ses études. Après la projection de la bande annonce (disponible ici : http://www.startrek.com/startrek/view/movie/index.html), il introduit 4 scènes inédites tirées du long métrage.
Dans la première, on voit un James Kirk rebelle entrer dans un bar bourré de cadets de Starfleet (le corps de la fédération des planètes unies). Il cherche à draguer une jeune recrue afro-américaine nommée Uhura. Mais le tout se finit dans une bagarre digne d’un saloon ! Et Kirk se fait passer à tabac par des molosses. Il aurait même été encore plus sérieusement amoché sans l’intervention du Capitaine Christopher Pike. L’homme fort de Starfleet est aussi celui qui va bientôt diriger le vaisseau spatial Enterprise, actuellement en construction. Pike a connu le père de Kirk, ce dernier lui ayant sauvé la vie. Le jeune et bouillonnant Kirk a un gros problème avec l’ordre établi. Mais Pike veut croire que le fils de son ami disparu a un destin. Il lui propose de rejoindre la nouvelle promotion d’officiers qui part le lendemain. Kirk décline. Mais la nuit portant conseil, il se rend sur le lieu de rendez-vous et embarque pour l’aventure.
Dans la troisième scène, place à l’action ! J.J. Abrams veut montrer à quel point il respecte la tradition Star Trek. Dans cette partie, Sulu et Kirk partent en mission avec un troisième cadet habillé en rouge. Et dans la série originale, généralement, les officiers en rouge se faisaient dézinguer en 2 minutes ou, en tout cas, ne survivaient pas plus d’un épisode (mis à part Scotty, mais c’est une autre histoire).
Enfin, la dernière scène fait la part belle à Mr Spock. Là encore, JJ montre son souci de ne pas s’aliéner les nombreux fans de la saga en incorporant un monstre sacré de la série dans son film : Leonard Nimoy, le Spock original. Ce dernier est donc en « double » dans le film : version jeune incarné par Zachary « Heroes » Quinto, et version « vintage » avec Nimoy. Ici, Spock, Scotty (le futur ingénieur de l’Enterprise) et Kirk sont prisonniers d’une planète glaciaire. Spock trouve le moyen d’aider les deux jeunes gens à remonter à bord de l’Enterprise en leur apprenant les bases… de la téléportation! Ce à quoi le jeune Kirk réplique « c’est de la triche ! ». Et le vieux Spock d’ajouter : « c’est un truc que j’ai appris d’un vieil ami ». Il fait référence à Star Trek II, la colère de Khan, dans lequel Kirk avait avoué avoir triché pour entrer à Starfleet.
Longtemps, les Trekkies (les fans de ST) ont été ringardisés par les fans de Star Wars. Et il est vrai que la saga de Lucas a donné un coup de vieux à la série de Roddenberry en s’enlisant dans les conventions et s’arc-boutant sur sa propre mythologie. Abrams n’a peur de rien. Il fait des combats spatiaux décomplexés, sa bande annonce lorgne du côté obscur en montrant un James Kirk à la sauce Skywalker. La réhabilitation est à portée de main. Star Trek va enfin redevenir cool. Comme il l’était dans les années 60 lorsqu’il bousculait les codes de la télévision et était en avance de plusieurs décénnies sur son temps. En se modernisant, en acceptant l’héritage de Star Wars et cela sans se renier, Star Trek pourrait bien être l’événement SF de 2009. En tout cas, nous sommes conquis…
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