Powerless: Interview David Sarrio

[FRENCH] Il ne reste plus que quelques semaines pour participer au financement de Powerless, le projet de court-métrage (et plus si affinité) du français David Sarrio sur l’univers des super-héros (pour ceux qui suivent, on vous en a déjà touché quelques mots dans Comic Box #81). Si l’idée a déjà beaucoup séduit, il ne faut pas croire que les choses sont réglées (il reste environ 40% du budget à trouver). Pour nous, Le réalisateur dévoile un peu plus son concept !

Comic Box: Bonjour David. Ton attirance pour les films inspirés par les comics (ci-dessous ta bande-annonce d’un film Punisher que tu aurais aimé mettre en chantier) et les super-héros n’est plus à présenter. Mais pourrais-tu nous dire comment est née l’idée de Powerless ?

David Sarrio: C’est au fond un processus naturel qui est lié à mon amour du genre. Il y 5/6 ans J’avais déjà développé un synopsis de long métrage de Super-héros avec Antoine de Froberville et Denys Corel . Un jour, une jeune prod me demande d’écrire une série Web de Super héros. La prod me présente un jeune scénariste Christophe Guillemain, avec qui je décide de travailler. Powerless commence alors à prendre vie sous la forme d’un 8X26.

CB: Une petite précision sur le sujet. Il s’agit d’un personnage qui a perdu ses pouvoirs. S’agit-il vraiment d’un récit super-héroïque ou post-super-héroïque, c’est à dire un ancien super-héros ?

DS: Je pars sur l’idée d’un Super héros qui perd ses pouvoirs dés la première scène du 1er épisode. Tout son trajet dramatique va consister à savoir comment et pourquoi (il devient partiellement amnésique) il a perdu ses pouvoirs. Il va devoir faire, et non refaire, son trajet héroïque pour(re)devenir un Super héros. Cette structure me permettait aussi de proposer une prequel sur l’origine du SH. Et bien entendu, ce choix dramaturgique me permettait de réduire les couts de production. Je n’avais pas des sfx tout les 5mn.

Le producteur ne parvient pas à trouver les financements, et je décide alors d’un faire un court. J’écris un 15mn qui reprend les éléments principaux de la série. Le projet était orienté action et concept de genre (la quasi-totalité du l’histoire se déroulait ds une prison). C’était une petite histoire dans la grande histoire. Un structure dramaturgique très sérial et comics.

Il s’avère que le budget me semblait trop élevé pour faire ce court. Je demande à Denys corel et Antoine de Froberville de faire du script doctoring et de m’aider à le réécrire moins chers. Avec Denys Corel, on sortait d’un court pour Ciné + (http://vimeo.com/30368384) rapidement fait et ayant couté 70 euros, J’avais aimé son écriture sur ce type d’exercice. J’ai alors voulu recentrer le projet sur des scènes de tension psychologique plus que d’action, en imposant certains décors et contrainte budgétaires. On peut juste remarquer que la scène de début du premier projet de court et très proche de la scène final de Powerless tel qu’il est maintenant.

Denys propose alors une nouvelle idée forte qui va plus encore au cœur du sujet (Powerles !) et je le laisse écrire le court que je m’apprête à réaliser bientôt.

Voilà, factuellement, comment est né Powerless.

Pour parler du sujet, le court suit une courbe qui va vers le récit post super héroïque. Nous racontons l’histoire d’un super héros dépossédé de ses pouvoirs. Du coup, on dresse surtout un portrait humain.

CB: On a déjà vu un certain nombre de courts-métrages ou même de séries TV aborder le thème des super-héros mais souvent sur un thème au moins un peu parodique. Est-ce que Powerless est plus proche d’HeroCorp ou bien ton teaser du Punisher ?

DS: Ce n’est ni l’un ni l’autre. Cependant, Powerless c’est du 1er degré. Le ton n’est pas celui de la comédie Certes, L’intro du court d’une durée d’environ 1mn baigne dans l’imagerie archétypale, voir cliché, du modèle super héroïque. Donc, un aspect satirique sera perceptible mais c’est le début de l’histoire qui veut cela. Souvenez-vous de Robocop. Puis, un élément, au ton osé qui j’imagine fera sourire beaucoup, conclu l’intro. C’est l’élément déclencheur de la situation dramatique que va vivre Capt Power alias Christopher Wyatt .

CB: A ce stade, le projet fait l’objet d’une campagne de financement sur Ulule. Mais tu as déjà commencé la production. Peux-tu expliquer au public pourquoi il faut déjà avancer et pourquoi, dans le même temps, le financement est une nécessité ?

DS: En fait, je suis dans la logique un peu risqué de celui qui trouve comment avancer en avançant, en prenant des risques, quoi. Ce court j’ai profondément envie de le faire comme j’avais profondément envie de faire mon premier court Daredevil The teaser. C’était un peu dingue à l’époque, certains pensaient que j’allais me planter. J’avançais en faisant des chèques sans savoir quand ça allez s’arrêter lol. Mais j’y ai cru et je suis arrivé à le faire sans bcp de budget au final grâce à l’huile de coude, des astuces et aux soutiens de bcp de gens.

Je suis dans le même état d’esprit concernant Powerless. Les 6400 euros que je cherche via ulule , additionnés à mes 5000 et aux 5000 euros de Nomad film, afin d’avoir juste avoir le minimum du minimum, je crois que je les trouverais d’une manière ou d’une autre. Dans le « pire » des cas avoir des dettes et rembourser cela par la suite ce n’est pas grave. Des tas de réalisateurs font ça. Nous devons créer à un moment. J’ai fais un choix en ayant ni voiture ni écran plat en B.Ray mais en ayant un court à la place.

Donc, Nomad films qui coproduit le film me fait confiance. Et moi, je vais confiance à mes amis et aux fans du genre.

CB: Dans la vidéo de présentation, tu évoques la possibilité que Powerless puisse se transformer en long-métrage ou série TV… Est-ce qu’une déclinaison BD serait dans l’ordre du possible ?

C’est surtout une vraie envie ! Déjà, il faut savoir que si j’avais eu le talent pour cela j’aurais aimé dessiner des comics. Je pense que je suis devenu réal pour faire des films de Super héros faute de savoir les dessiner (rire). Je suis sérieux. Donc , oui je pense que Powerles a tous les éléments pour devenir une BD . Alors, non seulement c’est d’actualité mais il y a plus d’un an j’avais écrit deux pages démo afin de faire un dossier pour des éditeurs. J’avais travaillé sur des planches avec un dessinateur très doué qui m’avait été conseillé par Olivier Coipel. Mais des soucis d’emploi du temps ont stoppé notre collaboration. Je commence même à évoquer l’idée des dessin animé avec une prod. Il suffit que je rencontre le bon dessinateur et je repars dessus !

Propos recueillis par Xavier Fournier

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