La plus sympathique des familles de super-héros est de retour sur les écrans. Les Parr n’ont pas pris une ride. Et pour cause, même si quatorze ans séparent leurs deux aventures, il ne s’est écoulé que quelques minutes pour les super-héros Disney. La magie fonctionne-t-elle encore après tout ce temps ? Eh bien oui, elle est indestructible ! Premières impressions après une avant-première du tonnerre.
On reprend donc là où on en était resté : l’attaque du Démolisseur (une caricature de l’Homme-Taupe de Marvel). Les Parr essaient d’arrêter le vilain avec l’aide de leur ami Frozone mais en sont pour leurs frais : des dégâts importants et un méchant qui s’enfuit avec l’argent. L’agence de Rick Dicker ne peut plus soutenir les activités des super-héros. Que vont faire les membres de la famille Parr ? Heureusement, Evelyn et Winston Deavor, deux millionnaires, veulent redorer le blason des super-héros. Ils embauchent Hélène Parr, alias Elastigirl, et équipe son costume de caméras pour montrer à la population que les actions des « super » ne sont pas nocives pour la communauté. Du coup, Bob, alias Mr. Indestructible, reste à la maison pour s’occuper des enfants. Mais quand le mystérieux Hypnotiseur débarque et sème le chaos, la famille va devoir se réunir.
Il aura fallu quatorze ans à Brad Bird pour réaliser la suite des Indestructibles. Il a pris le parti de ne pas faire vieillir les personnages, pour ainsi renouer avec les souvenirs des spectateurs. Si Hélène, Bob et leurs enfants Violette, Flèche et Jack-Jack n’ont pas changé, la société dans laquelle nous vivons a grandement évolué. À l’époque, il n’y avait pas de réseaux sociaux, pas de smartphones… Du coup, quand l’uniforme d’Elastigirl est équipé d’une micro-caméra, la super-héroïne a l’impression qu’il s’agit d’une révolution. Les forces maléfiques, incarnées par l’Hypnotiseur, jouent d’ailleurs sur ce registre : faut-il rester scotché devant les écrans ? Ne faudrait-il pas mieux vivre ses propres aventures ? Un propos pas si « mauvais » que ça et qui laisse à réfléchir. L’équilibre homme/femme a aussi été bouleversé depuis quinze ans. La femme ne reste plus à la maison pour élever les enfants. Il existe de plus en plus d’hommes au foyer. Les Indestructibles 2 se devait de refléter ses modifications, surtout quand le sujet principal est la dynamique familiale. Alors que le film est en développement depuis des années, c’est drôle de voir que ce débat arrive en plein coeur des révolutions féministes d’Hollywood. Le papa « Indestructible » a bien du mal à gérer son trio infernal. Bob est dépassé… mais fait tout pour permettre à sa femme de « travailler » tout en essayant de trouver des solutions pour les relations amoureuses de l’adolescente Violette, les devoirs de maths de Flèche ou la croissance « extraordinaire » du petit dernier…
Le bébé de la famille était déjà le chou-chou du public dans le premier opus. Il n’était pas tellement à l’écran mais il avait eu le droit à son propre court-métrage dans les bonus DVD. Conscient du potentiel du petit héros, le réalisateur le met autant en avant que les autres membres des Indestructibles. Jack-Jack est doté de multiples pouvoirs qu’on découvre tout au long du film. On attend avec impatience de voir ce qu’il va imaginer pour se sortir des pires situations. Partie intégrante de l’intrigue, il est bien sûr l’élément comique majeur. Et les spectateurs dans la salle ne peuvent d’empêcher de rire à chacune de ses apparitions.
En 2004, lors de la sortie des Indestructibles, les super-héros n’avaient pas autant d’importance dans les médias. Certes, Spider-Man et les X-Men avaient explosé le box-office (principalement américain) mais on n’avait pas encore vu un film estampillé Marvel Studios. Alors que la Fox peinait à sortir ses Quatre Fantastiques, les Indestructibles apparaissaient comme une version réussie des 4F. Aujourd’hui, on ne compte plus les films de super-héros alors en quoi celui-ci sort-il du lot ? C’est avant-tout un film destiné aux plus jeunes. Mais comme tout dessin animé Disney, il existe plusieurs niveaux de lecture. Les adultes passent donc également un excellent moment. La réalisation permet des cascades et des séquences folles sans se soucier de la qualité des effets spéciaux puisque tout est animé.
Alors que le film cartonne déjà aux USA, il faudra attendre le 4 juillet prochain pour que le public découvre cette nouvelle aventure. À voir l’ambiance dans la salle du Grand Rex, pendant et à l’issue de la projection, le film cartonnera sans nulle doute dans l’hexagone. Certains diront que Brad Bird a pris peu de risque en réutilisant une formule qui avait déjà fait ses preuves, puisque les héros n’ont pas changé, mais après tout si Franklin Richards des Quatre Fantastiques n’a grandi que de 10 ans en quarante ans de publication dans les comics, pourquoi Jack-Jack devrait-il être un adolescent ? Et c’est un tel plaisir de les retrouver qu’on n’a pas envie de les voir vieillir ! À noter qu’il ne faut pas arriver en retard par crainte de louper le superbe court-métrage Bao, diffusé avant le film.
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