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Le nouveau film de la Fox s’inspire de la réinterprétation des Fantastiques parue dans Utlimate Fantastic Four. Dans cet univers, tout comme dans le film, on découvre les origines de Reed Richards. Enfant surdoué, incompris de sa famille et de son école (un peu comme Malcom dans la série TV éponyme). Il se lit d’amitié avec Ben Grimm, un garçon qui est condamné à suivre la voie familiale : diriger la fourrière de la ville. Les deux enfants ont soif d’aventure et veulent tous deux s’échapper de leur environnement familial. Quoi de mieux qu’un projet de téléporteur ? Adolescents, ils se font repérer lors d’un concours de science par le Professeur Franklin Storm, responsable pour le Gouvernement d’un projet sur… la téléportation. Reed se retrouve enrôlé dans l’équipe du savant qui se compose de Sue Storm (sa fille adoptive) : une spécialiste des schémas/répétitions, Johnny Storm (son fils) : un bricoleur au caractère explosif et Victor Von Doom (et non Domashev comme annoncé) : un anarchiste qui refuse l’autorité du Gouvernement capitaliste. Lors d’un voyage dans cette nouvelle dimension, les 4 scientifiques, accompagnés de Ben Grimm, se retrouvent métamorphosés… pour le meilleur et surtout pour le pire !
Le problème de ce film, c’est son scénario. Entendons-nous : reprendre les grandes lignes du comic book Ultimate Fantastic Four ne me gêne pas. Cette réinvention des Fantastiques restent plaisante à lire (du moins les premiers numéros) et permet de situer l’action dans notre ère. Les relation entre les différents personnages y sont intéressantes. Et c’est présent dans le film. On a de l’empathie pour Reed Richards, qui à l’image d’un Peter Parker/Spider-Man est un génie mal dans sa peau, se découvrant une autre personnalité quand il devient un héros. Miles Teller, son interprète (découvert cette année dans Whiplash) est d’ailleurs le point fort du film. À ses cotés, Kate Mara (Sue) et Michael B. Jordan (Johnny) sont également bons. Jordan n’est pas qu’une tête brûlée (sans jeu de mots). Comme dans les comics des années 60, c’est un adolescent brillant, doué pour la mécanique. Il veut simplement défié l’autorité paternelle. La figure du père est d’ailleurs très importante dans l’intrigue. Reed, Johnny mais aussi Victor se battent pour avoir l’attention de leur « père ». Dans les première scènes, l’importance de l’environnement familial est très présent aussi. Un point qui permet de mieux définir le caractère des protagonistes (laissé de côté dans les premiers films). Dommage par contre que Jamie Bell (Ben Grimm/La Chose) n’apparaissent que 20 minutes à l’écran. Les effets spéciaux de La Chose ne permettant pas de rendre justice à l’acteur.
Le scénario du film devient catastrophique dans la dernière partie. Le vilain, vous l’aurez compris est Doom. C’est original, non ? Eh oui, déjà ennemi des FF dans les films de Tim Story (OK, c’est leur ennemi juré mais après…), Doom n’est pas plus impressionnant en 2015. Dans une armure ridicule (son costume a fusionné avec lui), ce rebelle anarchiste peut désormais faire exploser les cerveaux de ses ennemis (sauf des FF bizarrement) d’un simple regard, un peu comme dans Scanners de Cronenberg. Le quatuor affrontent leur nemesis dans la nouvelle dimension (qui s’appellent Planète Zéro et non Zone Négative comme dans les comics) principalement réalisée en CGI. Et ça se voit ! D’ailleurs l’ensemble des effets spéciaux (sauf la Chose) ne sont pas plus modernes que ceux des films de 2005. Si on rajoute à ça des raccords ratés de perruque pour Kate Mara, qui d’une séquence passe du blonde peroxydée ou simples mèches blondes discrètes. Autre point étrange, mais qui pour le coup est semblable aux comics Ultimate, l’inclusion de Ben Grimm dans le voyage interdimensionnel. Au début du film, il est établi que Reed et lui sont « associés » sur le projet de téléportation. Il aurait été plus judicieux de l’inclure dans la formation de Reed au sein de l’étude du Professeur Storm, plutôt que de le ramener à la dernière minute…
Bref, un essai manqué pour le studio, qui a déjà annoncé la suite (mais attendons de voir le box office). Si on met un autre réalisateur aux commandes, avec un méchant d’envergure, et une ambiance moins sombre (qui n’apporte rien), il y a peut-être moyen de sauver les Quatre Fantastiques.
[Pierre Bisson]
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