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Fan Alert cette semaine avec la présence au générique d’un personnage nommé Frank Hall, alter ego dans les comics de Graviton, un adversaire des Avengers qui n’est peut-être pas le plus charismatique mais en tout cas un des plus puissants. Mais ceux qui espéraient voir un Graviton semblable aux comic-books resteront sans doute sur leur faim puisqu’à nouveau il s’agit de mettre des choses en place plus que de partir dans du combat de super-héros (d’un autre côté c’est le S.H.I.E.L.D., pas les West Coast Avengers). Troisième épisode de la série, donc, qui laisse d’abord entendre plusieurs choses. D’abord le show semble définitivement centré sur Skye (Chloe Bennet), avec un caractère un peu « girlie« . Melinda May et Phil Coulson sont installés dans le rôle « parental », l’agent Ward est là pour le côté « love interest » et les deux nerds jouent à l’agent Q. Mais c’est une nouvelle fois autour de Skye que les choses tournent le plus (je pense que le show gagnerait à faire un peu tourner le spotlight mais bon après c’est sans doute une question de public visé). Avec Whedon associé à la création du show on ne s’en étonnera guère et certains chercheront sans doute les précédents dans Buffy ou Dollhouse mais il manque un peu d’humour pour que la chose soit réellement efficace. Et Chloe Bennet n’est pas très crédible en hackeuse activiste, elle manque un peu de noirceur soit dans l’histoire, soit dans le jeu. Encore que vue l’histoire on peut sans doute imaginer qu’un épisode ultérieur nous parlera d’une « façade ». En tout cas au moins l’épisode à l’avantage de nous démontrer pourquoi il est utile pour le S.H.I.E.L.D. d’avoir un membre de la Rising Tide sous la main (pouvoir nier toute implication dans des cas épineux). Sortie de là l’infiltration facile de Skye dans un pays étranger est bien sûr caricatural mais pas plus que ce qu’on a pu trouver dans de nombreux épisodes de Chuck…
Non, ce qui commence à clocher sérieusement c’est l’agent Coulson. Et je ne parle pas d’un plan à la « ouhou j’étais mort mais il ne faut surtout pas qu’on parle du comment et du pourquoi, je cultive mon mystère… » Je ne parle pas non plus de son côté détendu « je fais confiance à la nature humaine » (qui est d’ailleurs moins présent cette fois)… mais bien du tout venant de son comportement. Là, par exemple, faisant partie d’une équipe de deux hommes envoyés à la rescousse pour une opération paramiltaire, Coulson y va… en veste et cravate, avec des chaussures de villes, à côté d’un Ward qui, lui, est armé jusqu’aux dents. C’est à croire qu’il est moulé dans sa veste. Plus problématique encore, une scène délirante (et pas pour les bonnes raisons) où Coulson traque l’homme qui a vendu une grue aux méchants voleurs. Parce qu’ils sont comme ça les voleurs, quand ils ont besoin d’une grue pour un casse, ils ne la volent pas, ils l’achètent avec des espèces sonnantes et trébuchantes (des lingots d’or en fait). Le vendeur de la grue, pressentant que tout ça cache un coup foireux, c’est donc retiré quelques temps pour se faire oublier, vivant comme un cow-boy. Et quand Coulson le rencontre, il n’a pas de mal à le démasquer puisque… le pseudo cow-boy transporte dans sa sacoche les lingots d’or (c’est quand même balot !). A force d’être monolithique, Coulson en vient à se comporter comme un personnage de dessin animé. On pourrait mettre ça sur le dos de sa mystérieuse ressurection et des changements possibles qui l’accompagnent mais à partir du moment où les gens qu’il croise (ici, le cow-boy vendeur de grue) plongent dans cette logique, c’est vraiment tendre le baton pour se faire battre. Encore que la scène ici ne dure que deux minutes mais elle fait forcément sacrément tiquer. Après, il faut être honnête, ce n’est pas non plus comme si je n’avais pas vu ce genre de raccourcis dans des séries comme « 24 ».
Le lectorat des comics aura poussé le buzz avec la présence de Frank Hall mais nous avons cette semaine deux bad guys (ou en tout cas « anti-good guys » ?) et le plus important pour l’avenir de la série est peut-être l’autre, Ian Quinn (David Conrad). Hasard ou pas ? Ses initiales forment I.Q. (l’équivalent de Q.I. en français), nom que portait un adversaire d’Hawkman… chez DC. Ian Quinn s’installe comme une sorte de Tony Stark du Mal (ou, à défaut d’héritier du Aldrich Killian d’Iron Man 3) et pourrait devenir un antagoniste régulier. D’autant qu’au délà de sa fonction de méchant il a quand même un discours qui force Skye à faire face à ses contradictions. D’une manière générale on échappe au côté « freak of the week » puisque Frank Hall apparait lui avant tout comme un scientifique dont le propos, lui aussi, va bien au delà de « je veux tout le pouvoir pour moi ». Disons Quinn habille ses intentions véritablement maléfique dans un masque d’idéologie, là où Hall est un idéologue qui pense devoir en passer par de mauvaises actions.
Cette fois pas de guest-star façon Nick Fury dans l’épilogue et, in fine, peu de surprises pour le lecteur de comics. On est plus dans le registre de l’apparition du tesseract à la fin de Thor. Ce qui laisse à penser que les « pré-génériques » de la série vont se diviser en deux catégories, comme les post-génériques du cinéma : soit l’introduction d’un guest, soit l’ébauche d’une suite aux évènements. Ce qui manque quand même, c’est un peu de « gouaille », en particulier quand on compare aux précédentes séries estampillées Whedon, quand même un type comme Angel se retrouvait à faire du karaoké avec les démons. Ici, les gens sont un peu trop beaux (« tu as vu, je porte mon ensemble sur la plage »), un peu trop premier degré et il manque quelque chose qui serait, allez, du même tonneau que la scène du vendeur de kébab à la fin d’Avengers. Il manque un peu de truc qui « tache » et pour tout dire, après deux minutes passées avec le faux chauffeur de camion, j’espérait presque qu’il allait intégrer l’équipe, rien que pour briser un peu l’ambiance en place. Il y a de l’effort par moments (la scène d’ouverture est spectaculaire, dommage de l’avoir gâchée dans le teaser de l’épisode), il y a des passages durs à laisser passer (le cow-boy aux lingots, l’arrivée sur la plage…) mais il n’y a pas non plus de quoi hurler à la mort (en tout cas pas à ce stade) mais il faudrait vraiment travailler sur les personnages. Le vrai problème sur le long terme risque d’être que les auteurs semblent tellement préoccupés par l’idée de former un collectif, une famille, qu’ils en oublient la touche de chaos, le côté déséquilibré qui rendrait le tout réellement imprévisible. Ici on passe pas loin, lors de la deuxième discussion entre Skye et Quinn. Mais c’est encore trop peu.
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