Pas besoin d’être un expert en comics. Un simple petit détour du côté de Wikipédia vous le confirmerait : Le Phantom est le héros d’un strip lancé dans la presse américaine en février 1936 par le scénariste/dessinateur Lee Falk (s’inspirant en partie d’un héros de pulp, le Phantom Detective). Le strip, patronné par le King Features Syndicate s’est décliné en plusieurs adaptations sous formes de fascicules au fil des décennies. En dehors d’une forte présence en Europe du Nord (sous la houlette d’Egmont), le personnage est également très populaire en Australie. En France, même, il a été le principal super-héros dans les années 30/40, les autres tentant alors de l’imiter en se rebaptisant au besoin (Superman mais aussi le Blue Beetle deviendront ainsi connu tous les deux sous le nom de « Fantôme d’Acier » pour essayer de se faire passer pour un vague cousin de la création de Lee Falk). La majeure partie des éditeurs américains (Gold Key, King Comics oh même Marvel, avec la mini-série Defenders of the Earth, chapeautée par Stan Lee…) ont loué, un jour, la licence The Phantom pour en publier des aventures. Entre 1988 et 1990, DC a à son tour loué cette licence. Mais sa dernière utilisation remonte donc à 21 ans. Depuis le personnage a à son tour été loué par Moonstone et, plus dernièrement par Dynamite (où Alex Ross patronne une version beaucoup plus gore du personnage). Techniquement, oui, le Phantom a donc bien été publié un jour par DC mais très certainement pas en des termes qui lui permettrait de revendiquer la paternité ou même la propriété du personnage. La boulette a même plusieurs étages, à l’heure où les familles de Jerry Siegel & Joe Shuster de Superman se battent pour faire reconnaître des créateurs originaux de Superman, affubler du terme de « créateurs » DC Comics, qui en est l’éditeur, rajoute encore à la maladresse. Lee Falk n’a évidemment pas créé le Phantom chez DC. Et les créateurs de Superman et Batman ne sont pas les mêmes que pour le Phantom, contrairement à ce que prétend (par exemple) la publicité parue ce matin dans Métro, qui passe par ailleurs totalement sous silence le nom de Lee Falk. Quel ayant-droit aurait pu valider une telle pub ? Et dans le même temps une ribambelle de sites diffusent un communiqué de presse similairement orienté. Certains sites, s’en tenant de bonne foi à cette description des faits, chroniquent alors la sortie du DVD en expliquant qu’il se déroule « dans l’univers DC ».
Nous avons contacté Koba Films pour avoir plus d’information quand à l’origine de cette présentation pour le moins curieuse (comment le logo DC peut-il apparaître sur le teaser vidéo français du DVD ? Difficile de croire que DC aurait pu valider une telle présence). Mais le responsable du produit, en vacances, n’est malheureusement pas disponible cette semaine. On n’en saura pas plus pour l’instant. Notons par ailleurs que cette minisérie télévisée (assez morne) est diffusée à partir de ce soir sur France 4, une chaîne du groupe France Télévision qui n’appartient pas à DC Comics…
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