On y retrouve donc Flash à différents moments de son histoire dans des épopées interstellaires datées de plusieurs époques. Il y est secondé par sa compagne Dale et par la docteur Zarkov. L’auteur avait une réelle fascination pour le personnage d’Alex Raymond. Cette passion ainsi que la parfaite connaissance de l’univers du héros transparaissent à chaque planche. Le souci du détail est très poussé à chaque case. De ce fait on assiste à des aventures extraterrestres représentées d’une manière très réaliste. Les corps et les visages sont impressionnants de maîtrise quand l’immensité des décors provoque chez le lecteur une forme de vertige. Le bestiaire et les éléments technologiques sont tout à fait fascinants. Espion, aventurier, justicier, enquêteur, Flash Gordon porte toutes ces casquettes avec une extrême habilité. Il est fort, courageux, intelligent, un héros au sens notre du terme.
Flash Gordon est à l’image de l’homme de son époque. Sa présence dans l’espace n’est pas fortuite ou purement exploratoire. L’aventurier sillonne la galaxie dans un but précis, rapporter sur Terre des composants rares comme le radium. Pourtant bien que ce genre de motivations sert de cadre à l’intrigue, les épisodes m’ont pas vraiment pris de rides, que l’on considère les épisodes de 1966 ou 1995, la narration est toujours très agréable à suivre. Le héros est aussi un véritable dandy, bien qu’il entretienne une relation tout à fait officielle avec Dale, il est au centre de toutes les convoitises de ces dames et s’attirent les foudres de tous les personnages mal intentionnés par sa seule présence. Les figures féminines que l’on croise dans ce récit sont intéressantes à plus d’un titre. Elles sont tout d’abord toutes d’une grande beauté, se retrouvent souvent en détresse comme dans beaucoup de récit d’aventure. Elle ne sont pas seulement des faire valoirs ou des prétextes, elles ont le plus souvent un grand pouvoir et peuvent même tenir les rôles de vilains, des personnages de tout premiers plans.
Le préambule est très appréciable aussi bien lorsqu’il raconte la succession des événements qui ont conduit l’artiste à travailler sur le titre, mais plus encore lorsqu’il rapporte justement la fascination qu’entretenait Williamson pour le personnage et pour les travaux d’Alex Raymond. Les dessins sont impressionnants de détails et de réalisme. L’encrage est lui aussi tout en maitrise, les zones d’ombre parfaitement maitrisé. Les préfaciers Jean Depelley et Cecil McKinley expliquent que Williamson était très inspiré par l’œuvre de Kirby, on les croit sans difficultés.
[Anne-Sophie Peyret]
Flash Gordon : l’intégrale Al Williamson, 1966 – 1967 – 1980 – 1995, par Al Williamson (scénario et dessin), Neofelis éditions, novembre 2012, 224 p.
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