« Achetez du Mendo Soap ! » qu’ils disaient… Moralité, alors que les bons citoyens se frottaient le dos, les premiers démons ont été libérés et les savons contaminés sont à présent dans les salles de bain du quartier de Gotham que l’on nomme le « Village ». Les premières scènes d’émeutes sont enregistrées. Un voisin qui tire sur les passants, une voiture folle qui percute des piétons… Une folie digne des pires films d’épouvante et qui fait honneur à Gotham : quoi de plus normal, nous sommes bien dans la ville du célèbre asile d’Arkham ! Simon, quant à lui, poussé par sa quête d’identité autant que par son désir de justice, poursuit sa plongée au cœur du réseau occulte qui orchestre ce chaos…
Porté par une superbe atmosphère hivernale, ce récit possède le lecteur dès la première planche. Une fois de plus, Steve Niles démontre sa capacité à donner vie à une sous-couche de Gotham, avec ce « Village » méconnu, dans une démarche quasiment documentaire. On sait combien cette ville, lorsqu’elle est le cadre d’aventures « batmaniennes », peut être abordée depuis les cimes de buildings, au rythme des passages en batwing de Bruce Wayne. Cet effort d’y aller par des chemins moins défrichés, cette volonté d’entrer dans la fourmilière, ce choix du scénariste de « Doc Macabre » (chez IDW avec le maître Bernie Wrightson) doivent être soulignés.
De plus, quelle excellente astuce que cette rencontre entre le justicier et les « chiens de garde » de Géo Populus ! Un bestiaire qui, une fois démystifié, dès lors que Simon ouvre le dialogue avec le premier d’entre eux, baisse carrément la garde et fait plutôt penser à une galerie de monstres sortis tout droit des studios Pixar – on pense en particulier à « Monsters, Inc. »). Entre le charmant et le rentre-dedans, ce second tome de « Simon Dark » évolue donc dans une ambiance à la fois calme et surnaturelle, qui renforce encore le décalage entre d’une part les pouvoirs exceptionnels de cet anti-héros et, d’autre part, sa psychologie naïve, sinon enfantine.
On apprécie également les clins d’œil directs à Batman et à son buddy le Commissaire Gordon. De même que les saillies-réquisitoires du sieur Niles : « Au moment où nous parlons, une peste sublime se répand dans tout Gotham, jusqu’à ses confins. Bientôt les nuages se feront bas, et chaque citoyen sera infecté par ce mal qui me donna tant de plaisir et d’amusement. Penses-y, Simon. Les capitaines d’industrie, les juges, les petits voyous, les clochards… Tous seront des agents de transmission de la peste. Tous seront au même niveau. »
De fort belle tenue, ces 150 pages promettent une découverte assez inattendue concernant les origines de Simon. Alors à quand une aventure complète mettant en scène le jeune héritier de Frankenstein et le Dark Knight ? Nous en avions déjà la conviction au terme du premier volume, mais sommes encore conforté par cette suite directe : pour qui souhaite dépasser le contexte gentiment « horrifique » de la BD, il y a une beauté indéniable à découvrir dans ce deuxième tome, une poésie même. Et n’y voyez pas une plaisanterie, car c’est bien la pureté de ce personnage qui marque le plus le lecteur. Bref, on ne peut qu’encourager la lecture de cette mini-série. En attendant un hypothétique battle-crossover-clash avec Batman, vivement donc le très concret troisième et dernier album.
[Nicolas Lambret]« Simon Dark T2 Cendres », par Steve Niles (scénario) et Scott Hampton (dessin), Panini Comics, Coll. Panini Dark Side, décembre 2010, 156 p.
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