Sans trop en dévoiler, l’intrigue de ce tome se déroule alors que Jason Todd est venu remplacer Dick Grayson en tant que Robin. L’orphelin torturé a par ailleurs été officiellement adopté par le playboy milliardaire Bruce Wayne. Ce sont des histoires de famille, couplées à la machination d’un psychopathe notoire parfaitement exécutée, (comme c’est très souvent le cas dans l’univers du Batman,) qui vont pulvériser cette situation. Le justicier se trouve alors dans une profonde vulnérabilité psychologique, (qui l’amène à mettre ouvertement sa vie en danger). C’est l’irruption d’un nouveau personnage, l’audacieux Tim Drake, dans l’existence de Bruce ; ainsi qu’une confrontation nécessaire avec Richard le « revenant » (devenu Nightwing,) qui vont permettre de rétablir le statu-quo.
L’intérêt de ce récit, poignant à plusieurs moments, est de démontrer combien Batman (et Bruce Wayne) ne peut pas, au fond, se passer de sidekick. On saisi combien, le jeune héros, apporte une touche de clarté, voire de fraîcheur, au dynamique duo (quand Batman est incontestablement le versant ténébreux et torturé), permettant de fait de maintenir un équilibre fragile. Bien qu’il s’agisse d’un jeune garçon, le partenaire insuffle une certaine prudence, de la raison dans la mode opératoire de l’équipe, et empêche parfois son mentor de franchir la ligne rouge. Cette tendance ne résulte pas nécessairement d’ailleurs des actions de Robin. Sa seule présence a une influence positive sur le comportement du Chevalier Noir.
Le style graphique de Jim Aparo (aussi bien dans Batman, que dans Teen Titans,) sans être éblouissants, sert fort bien le propos. Seule la colorisation, (un peu vive parfois,) date un peu l’ensemble. Tous les éléments, qui nous fascinent dans le genre sont présents. On y trouve des super-vilains déchainés, des menaces majeures à déjouer, des héros à genoux qui parviennent à trouver un nouveau souffle… Jim Starlin nous transporte avec brio dans la chute du jeune héros quand Marv Wolfman et Goerge Pérez organisent triomphalement le retour du symbole, en une nouvelle incarnation des plus prometteuses. Un must, incontournable des aventures de Batman, qu’on est ravi de voir réimprimé. À lire à relire, à recommander !
[Anne-Sophie Peyret]
Batman – Un deuil dans la famille, Jim Starlin, Marv Wolfman & George Pérez (scénario), Jim Aparo, George Pérez & Tom Grummett (dessin),Urban Comics, avril 2013, 296 p.
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