Trade Paper Box #92: Batman – Un deuil dans la famille

[FRENCH] Robin, le sidekick de Batman depuis les origines, a connu plusieurs incarnations. Ce n’en est pas moins un personnage incontournable du catalogue DC. Vous n’en êtes pas franchement convaincu ? Vous pourriez bien changer d’avis grâce à la réédition d’un deuil dans la famille, où Urban nous fait revivre un événement majeur de l’histoire du Chevalier Noir.

Le Bon, la Brute, et le Psychopathe !

Sans trop en dévoiler, l’intrigue de ce tome se déroule alors que Jason Todd est venu remplacer Dick Grayson en tant que Robin. L’orphelin torturé a par ailleurs été officiellement adopté par le playboy milliardaire Bruce Wayne. Ce sont des histoires de famille, couplées à la machination d’un psychopathe notoire parfaitement exécutée, (comme c’est très souvent le cas dans l’univers du Batman,) qui vont pulvériser cette situation. Le justicier se trouve alors dans une profonde vulnérabilité psychologique, (qui l’amène à mettre ouvertement sa vie en danger). C’est l’irruption d’un nouveau personnage, l’audacieux Tim Drake, dans l’existence de Bruce ; ainsi qu’une confrontation nécessaire avec Richard le « revenant » (devenu Nightwing,) qui vont permettre de rétablir le statu-quo.

Dick, Jason, Tim… des fusibles ?

L’intérêt de ce récit, poignant à plusieurs moments, est de démontrer combien Batman (et Bruce Wayne) ne peut pas, au fond, se passer de sidekick. On saisi combien, le jeune héros, apporte une touche de clarté, voire de fraîcheur, au dynamique duo (quand Batman est incontestablement le versant ténébreux et torturé), permettant de fait de maintenir un équilibre fragile. Bien qu’il s’agisse d’un jeune garçon, le partenaire insuffle une certaine prudence, de la raison dans la mode opératoire de l’équipe, et empêche parfois son mentor de franchir la ligne rouge. Cette tendance ne résulte pas nécessairement d’ailleurs des actions de Robin. Sa seule présence a une influence positive sur le comportement du Chevalier Noir.

De l’Histoire dans l’histoire

Et cela à plus d’un titre ! Les préfaces de Dennis O’Neil et de Marv Wolfman nous rappellent la genèse de ces épisodes si particuliers, et nous expliquent par d’autres biais pourquoi Batman ne peut pas se passer de Robin. L’affaire du « coup de téléphone » y est détaillée « de l’intérieur. » Le décès auquel on est confronté, avait été soumis à l’époque au vote des lecteurs (deux lignes téléphoniques avaient été mises en place deux jours durant, pour sceller le destin du personnage.) Le public a, vous l’aurez compris, tranché en défaveur du héros. Laissant ainsi le Mal gagner la partie. O’Neil revient aussi sur la polémique et les tourments médiatiques qui ont suivi cette affaire, et qu’il n’avait pas anticipés. Par ailleurs, concernant les épisodes eux-mêmes, on remarque qu’ils sont bien datés dans le temps. Pas au sens péjoratif du terme. Mais même sans connaître la date de publication des premiers épisodes (1988 en fait), il est facile d’en déduire que l’intrigue se déroule à la fin de la Guerre Froide, durant la guerre du Liban. Dans le même ordre d’idée l’Ayatollah Khomeini sans être nommé est identifiable au premier coup d’oeil.

Les héros meurent, les légendes demeurent !

Le style graphique de Jim Aparo (aussi bien dans Batman, que dans Teen Titans,) sans être éblouissants, sert fort bien le propos. Seule la colorisation, (un peu vive parfois,) date un peu l’ensemble. Tous les éléments, qui nous fascinent dans le genre sont présents. On y trouve des super-vilains déchainés, des menaces majeures à déjouer, des héros à genoux qui parviennent à trouver un nouveau souffle… Jim Starlin nous transporte avec brio dans la chute du jeune héros quand Marv Wolfman et Goerge Pérez organisent triomphalement le retour du symbole, en une nouvelle incarnation des plus prometteuses. Un must, incontournable des aventures de Batman, qu’on est ravi de voir réimprimé. À lire à relire, à recommander !

[Anne-Sophie Peyret]

Batman – Un deuil dans la famille, Jim Starlin, Marv Wolfman & George Pérez (scénario), Jim Aparo, George Pérez & Tom Grummett (dessin),Urban Comics, avril 2013, 296 p.

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