Ambiance lugubre au programme. Bien sûr, depuis le début de la série, Walking Dead ne prête pas vraiment à sourire. La perspective d’un monde post-apocalyptique où rodent les zombies n’est pas franchement d’un optimisme délirant. Mais, à l’intérieur de la prison et après avoir résisté aux assauts du Governor, les survivants pouvaient s’imaginer être à l’abri et vivre dans un relatif confort. Il n’en est plus rien et le prégénérique, avec le nombre croissant de tombes à l’extérieur de l’enceinte a vite fait d’illustrer la nouvelle donne. Voici un monde où vous pouvez mourir en l’espace de quelques heures, rien que pour avoir respiré. S’ajoute à cette épée de Damoclès une autre injustice : vous n’êtes pas à l’abri que quelqu’un décide de ne pas attendre et vous élimine. Tyreese a vu ainsi disparaitre de façon anticipée quelqu’un de proche et il ne le digère pas, ce qui provoque son premier face à face avec Rick depuis son arrivée à la prison. Depuis la fin de la saison 3 les deux personnages se croisaient mais s’ignoraient et cette tension qui les oppose… les unit d’une certaine manière. « I’ve been there » (« j’en suis passé par là ») lui dit Rick. Mais ce n’est pas le genre de circonstances où on veut entendre les conseils des autres. Tyreese n’est pas plus apte que Rick à vivre ce genre d’évènements sans plonger dans l’abime.
Avec une épidémie qui ravage les couloirs de la prison, les héros du feuilleton réagissent comme ils l’ont toujours fait. Se lancer dans une nouvelle excursion dans une ville des alentours pour chercher des médicaments (on pourrait croire qu’un pénitencier de cette taille a quand même une infirmerie assez massive pour rivaliser avec les pharmacies des alentours, sans doute que le stock a été épuisé). En même temps c’est une quête de plus dans une série qui en a vu beaucoup mais la réaction presque blasée de Daryl « Tôt ou tard on sera obligé de courir » est rafraichissante. Ce troisième épisode est d’ailleurs assez dense car les allées et venues sont nombreuses. Une petite sortie d’Hershel et de Carl va – presque – apporter un peu de tranquillité là-dedans, tout en continuant d’apporter un peu de diversité. Souvenez-vous : Lors des deux premières saisons les producteurs du show prenaient souvent soin de nous montrer « LE » zombie de l’épisode (par exemple celui du puits de la ferme). Celui qui marquait, qui montrait que d’une fois à l’autre on ne faisait pas la même chose. Et puis la saison 3 nous avait montré que le pire danger n’était pas les zombies. Ils étaient presque banalisés et là, depuis deux semaines, on a clairement décidé de nous montrer qu’on pouvait à la fois renouveler les situations zombiesques et travailler sur leur dangerosité (ne serait-ce que par leur nombre à l’extérieur de la prison). On n’est plus dans le syndrome du « zombie de la semaine », avec cette fois un véritable festival. Des zombies presque « sylvestres » dans les bois, qui traînent des stigmates à la patte qui sont comme autant de bouts d’histoires, qui finissent comme « embourbeurs » sous les voitures. Il y a deux ans encore on aurait mis trois épisodes pour nous en montrer autant.
Finalement est-ce que les vrais survivants ce ne seraient pas plutôt Carl, Beth et peut-être même Carol ? C’est à dire des personnages qui ont accepté la nouvelle donne et qui semblent (insistons sur le verbe « sembler ») ne plus donner dans l’émotion. « we don’t get to be upset » (« on n’a pas le droit de se laisser aller ») répète Beth à sa sœur, comme un leitmotiv qui pourrait aussi bien servir de titre à l’épisode. Les figures de proue du casting, les grandes gueules, elles, sont dans la réaction. Ce qui fait que les personnages qu’on peut considérer comme étant les plus forts sont aussi ceux qui ramassent le plus en pleine poire. Et au milieu de tout ça il y a un Hershel qui s’élève comme le dernier rempart. Entre l’ego des uns et l’apathie des autres, Hershel est le dernier qui a encore des principes, qui fait encore les choses non pas parce qu’on y est obligé mais par conviction. Hershel est le cœur du groupe mais aussi, sans doute, au-delà des apparences, son véritable leader. Disons que dans cet épisode Hershel montre que tandis que les autres sont des « survivants », lui est le dernier véritable « héros » de la série (et en ce sens il en sort sacrément plus grandi que dans la BD d’origine, mais aussi sans doute parce qu’il a pris ici une partie du « spot » de Dale).
Et par la force des choses Rick est, lui, obligé de faire autre chose que gérer l’intendance. Le meurtre de certains de ses compagnons l’oblige à reprendre le rôle de shérif (d’ailleurs il faut croire qu’il a des stocks de chemises marrons, j’aurais juré qu’il l’avait brulé dans l’épisode précédent). A partir de là deux choix : Soit le tueur est un des personnages nouvellement arrivés dans l’enceinte. Soit c’est un membre plus ancien de la distribution (après tout des gens comme Michonne ne sont pas connus pour leur côté fleur bleue) et l’équilibre sera bousculé plus profondément. Là-dessus, la réussite est en mi-teinte car il faut dire qu’au fil de l’épisode on réalise bien vite quel est le choix le plus logique. C’est d’ailleurs peut-être l’intention des auteurs, nous faire arriver à cette conclusion par nous-mêmes avant que les héros ne s’en rendent compte. Mais de facto la révélation est peu intéressante car on en vient à la trouver « téléphonée » là où elle ne le devrait pas l’être. L’important dans l’histoire c’est qu’est-ce Rick va faire et que seront les conséquences pour la communauté ? L’avenir est au moins triplement incertain, entre ce qui se passe à l’intérieur de la prison, ce qui arrive à ceux qui en sont sortis et un petit détail, l’amorce d’un contact, sans doute lourd d’importance pour le futur. Martial, compact, intense… On ne pourra clairement pas dire qu’il ne se passe rien.
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