Après quelques semaines où les auteurs se sont amusés à alterner les différentes factions des survivants, on se recentre cette fois sur les Grimes et Michonne, lancés comme les autres dans la recherche d’un sanctuaire. En cours de route – on a envie de dire « comme d’habitude » – ils vont faire quelques rencontres, bonnes ou moins bonnes et marcher sur le fil du rasoir. C’est à dire non seulement manquer de se retrouver à terre mais aussi passer la limite, se demander s’ils ne sont pas pires que les gens d’en face. C’est une dimension qui avait déjà été évoquée dans la saison 3, quand ceux de la prison avaient attaqué les forces du Gouverneur et n’avaient pas de mal à passer pour des « méchants » aux yeux des civils. Mais l’époque n’est plus aux formules de politesse et il ne faut pas pousser à bout Rick ou menacer un poil de son fils. Après s’être remis sur pied puis avoir retrouvé un certain équilibre, Rick Grimes montre que son côté obscur, sauvage, n’est jamais loin. Mais il est aussi nécessaire…
Les autres saisons nous ont habitués à de grands feux de joie pour leurs conclusions. Explosion du centre à la fin de la première, chute de la ferme dans la seconde, fin temporaire de la « guerre » et réunion des communautés à la fin de 3… Cette fois l’exercice est carrément différent. Peut-être parce qu’en cours de route il y avait deux ou trois épisodes qui avaient eux-mêmes assez de force pour être des fins de saisons. Cette fois on termine sur une situation ouverte, plutôt du type cliffhanger, avec une partie des forces vives dans une sale posture. Un parti pris narratif refait son apparition. De même que Beth vivait des flashbacks la ramenant à des temps meilleurs, Rick aussi fait des allers-retours entre l’instant présent et le passé proche. Entre le confort, l’homme qui se fait fermier, qui se civilise et celui qu’on voit retomber au bord de la sauvagerie. Mais clairement il n’y en a qu’un des deux qui est apte à vivre dans ce monde et c’est bien le second.
L’exécution de l’épisode m’a paru assez inégale. Par exemple quand on essuie le feu d’un sniper est-il vraiment intelligent de sortir à l’extérieur, bien en vue, sans avoir pris le temps d’évaluer la situation (c’est là où le groupe de la série TV peut regretter de ne plus avoir André, qui dans la BD est elle-même la super-sniper capable de tirer les gens de ce genre de pas). Pour autant on sent que les auteurs ont fait un choix particulier cette fois-ci. Les amateurs du comic-book peuvent avoir de sérieux doutes sur l’endroit, bien qu’il soit différent de ce qu’on en a vu dans la BD. Je ne suis pas certain que ceux qui ne connaissent Walking Dead que via la TV savent vraiment où on met les pieds. Le choix, c’est donc un certain non-dit. C’est aussi de ne pas nous éclairer forcément sur le sort de TOUS les amis de Rick. Il en reste quelques-uns dans la nature (libre d’aider les héros à la reprise ou bien eux-mêmes dans une situation encore pire ?). Tout ça est donc géré. Il n’en reste pas moins que ce n’est pas le meilleur final qu’on ait vu dans la série. Mais ca reste le final de la saison qui fut sans doute la plus animée.
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