Depuis une demi-douzaine d’épisodes la petite bande de survivants fait du camping dans la ferme d’Hershell dans une relative tranquilité, passant ses journées à chercher Sophia, tout en sachant que le fermier n’entend pas forcément tolérer leur présence longtemps. Du camping mais autant dire aussi, à un certain niveau, du sur place malgré la descente aux enfers de Shane (encore que pour quelqu’un ne connaissant pas la BD, je me suis laissé dire que la chose était frappante). Il y avait quand même des moments de lenteur qui faisaient qu’on pouvait presque s’imaginer que les héros auraient pu se construire un mur et vivre tranquillement jusqu’à la fin de leurs jours. Ah non… il y avait aussi la quête de Sophia, élément s’éternisant, avec crises répétitives de pleurs de la mère. Comme le dit Shane en intro de cet épisode ( » Pretty Much Dead Already »), il était temps de considérer « d’autres possibilités ». D’emblée on notera que la production a jugé utile d’introduire un peu plus d’accompagnement musical sur les pointes dramatiques. Peu, mais assez (surtout au début et dans les dernières minutes)…
Même si je ne suis pas forcément pour de la musique à gogo, la chose vient habiller des passages qui, il y a quelques semaines encore auraient été présentés de manière un peu plus ternes. En dehors de détails (importants, mais des détails quand même) les survivants découvrent le secret de la grange et dès lors l’épisode ne peut qu’être un tournant dans la saison… Si Shane a assuré le show ces derniers temps (et continue), Dale s’élève (ou tente le coup en tout cas) comme une force contraire. Le cynisme contre les bonnes intentions. C’est d’ailleurs quelque chose qui revient sous plusieurs formes au fil de l’épisode, avec les discussions Andrea/Dale, Maggie/Hershell, Shane/Dale. Dans ce nouveau monde, le monde de Walking Dead, est-ce que le meilleur survivant est celui qui cesse de croire ou bien celui qui refuse d’oublier des idéaux ? Le propos est omniprésent tandis que Rick, presque bizarrement, se tient sur la réserve, écoute… Et puis, forcément, il y a la fin de l’épisode…
Cette fin fera parler. Elle n’est pas vraiment dans le comic-book d’origine. Elle ne respecte pas la lettre mais, toujours et encore, l’esprit tel que Robert Kirkman l’a injecté dans sa création. La scène finale, de fait, est donc imprévue (sauf pour ceux qui auront tendu l’oreille aux spoilers). Elle frappera donc aussi bien les fans de la BD que le grand public, montrant que la production est prête à aller loin. Ce qui est drôle d’ailleurs c’est que Rick ne va pas forcément plus loin que ce qu’il avait déjà fait dans le premier épisode de la première saison. Simplement cette fois la claque est un plus sévère car le spectateur commence à bien connaître les personnages. Ce qu’ils font, de qu’ils subissent, résonne donc de manière de plus en plus forte et vient, cette fois-ci, frapper l’ensemble. Reste à savoir comment les auteurs vont gérer l’après. Mais pour le coup, après ce passage, ils ont forcément toute l’attention nécessaire.
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