La série animée Votre fidèle serviteur Spider-Man se concentre sur les premiers pas de Peter Parker en tant que Spider-Man, elle nous plonge dans ses débuts de justicier tout en explorant les dilemmes de son quotidien de lycéen… dans une version alternative du MCU ?
Le premier épisode commence avec une séquence assez déroutante, qui modifie un peu la perception du public sur les origines de notre héros. Ensuite, le premier épisode fait tiquer le fan du Marvel Cinematic Universe. On se demande si ce que nous sommes en train de voir fait partie de la « continuité ». Et tout d’un coup, alors que Peter rentre chez lui, comme dans Captain America : Civil War, un élément change et tout « bascule ». La série s’attarde sur la complexité de la vie de Peter, partagé entre ses responsabilités de lycéen et son rôle de super-héros. Chaque épisode met en lumière ses relations avec des personnages incontournables du monde du Tisseur. On retrouve des visages bien connus comme les Osborn père et fils, Tante May et des plus obscurs comme Lonnie Lincoln (même si il est présent majoritairement dans le dessin animé de 2008 Spectacular Spider-Man) et des petits nouveaux comme Nico Minoru, plus connus des fans de la série TV (ou des comics) Runaways.
Là où les itérations récentes de Spider-Man mettent l’accent sur les grands combats ou les enjeux cosmiques, Votre fidèle serviteur Spider-Man privilégie un ton plus personnel, explorant les liens tissés avec ses proches et la manière dont Peter tente de jongler avec ses multiples identités. C’est quelque part un retour aux sources. Le nouveau cartoon emprunte beaucoup aux références classiques du Tisseur, tout en le modernisant. Ainsi, la tenue civile de Peter ressemble à celle qu’il porte dans les Amazing Spider-Man de John Romita Sr dans les années 60, le générique débute sur les notes du dessin animée de 1967 puis y ajoute du hip hop… Friendly Neighborhood Spider-Man (son titre dans l’autre côté de l’Atlantique) s’inspire aussi des événements du MCU. Un bon moyen d’appâter les plus jeunes spectateurs qui ont été bercés ces dix dernières années à Spidey version Tom Holland. Si l’acteur ne fait pas parti du casting et est remplacé par Hudson Thames (déjà la voix de Peter dans la série What If?), on retrouve des voix connues comme Charlie Cox en Daredevil ou des références à d’autres moments du MCU, comme certains thèmes musicaux. Il ne faut pas oublier que la série avait été annoncée comme inscrite dans la continuité du MCU. En gros, nous devions découvrir les quelques mois qui avaient précédé la rencontre entre Peter et Tony Stark. Mais changement de cap en cours de production et maintenant la série est un univers alternatif. Le showrunner Jeff Trammell se laisse ainsi plus de liberté, tout en jouant sur les deux tableaux. Les fans assidus des comics s’amuseront des références qui sont légions et qui ne parleront pas aux lecteurs occasionnels (oui, notamment le clin d’oeil à Identity Crisis et aux Slingers des années 90).
Il est souvent admis qu’un héros se juge selon le niveau de ses ennemis. Et Spidey a une galerie de vilains les plus connus des fans de super-héros. Votre fidèle serviteur Spider-Man utilise des adversaires classique. Mais c’est un Spider-Man qui vit dans un monde très humain, où ses ennemis sont moins des super-vilains monumentaux que des personnages issus du même univers de quartier, parfois avec des motivations bien plus humaines. Ainsi, on suit en parallèle le développement de la carrière héroïque de Peter mais aussi la descente aux enfers de certains de ses connaissances. Cette approche rend la série distincte de la version de Spider-Man du MCU, qui a tendance à l’intégrer dans une dynamique d’équipe où il est guidé par des figures comme Tony Stark. Dans Friendly Neighborhood Spider-Man, le jeune héros est plus seul, davantage confronté à ses propres dilemmes. Loin des grandes batailles intergalactiques, cette version de Peter Parker est davantage le protecteur d’un microcosme urbain, un super-héros plus proche du sol. L’accent est mis sur ses interactions avec la communauté, avec ses camarades de classe, les problèmes que cela engendre sur son quotidien… Une approche finalement plus en phase avec le personnage des comic books que du cinéma.
L’animation de la série, qui utilise une technique proche du cell-shading, constitue un autre atout majeur. Ce style graphique, à la fois fluide et dynamique, apporte un côté visuel qui fait le lien entre les comics et l’animation contemporaine. Les couleurs vives, les contours nets et l’utilisation subtile de la lumière et de l’ombre permettent de capturer l’énergie propre à l’univers de Spider-Man, tout en donnant un aspect visuel résolument moderne. Les scènes de combat, quant à elles, sont particulièrement bien rendues : on y retrouve une fluidité impressionnante dans les mouvements de Spider-Man, renforcée par des effets visuels qui rappellent les cases d’un comic-book. Chaque geste, chaque saut ou chaque toile d’araignée est une petite œuvre en soi, qui fait écho aux codes graphiques des bandes dessinées classiques tout en s’adaptant aux exigences de l’animation.Il faut reconnaître que le style cell-shading peut surprendre au départ, mais au fur et à mesure des épisodes, on s’y habitue et on finit par l’apprécier, tant il sert l’énergie de la série, Ce choix esthétique n’est pas sans rappeler les premières itérations de Spider-Man dans les comics des années 60 et 70, où l’ambiance graphique était tout aussi dynamique, parfois expérimentale. Friendly Neighborhood Spider-Man prend donc une liberté visuelle, mais tout en restant fidèle à l’esprit du personnage.
Les premiers visuels de la série animée ont fait grincer des dents. On y découvrait en effet des version de Norman et Harry Osborn visuellement différente de celles des autres adaptation. En découvrant les premiers épisodes, les fans seront aussi étonnés de voir des version radicalement opposées de personnages comme Dr Connors ou la Licorne (même si ce personnage n’est pas le plus connu du Tisseur). Et alors, dirons-nous ? Si visuellement, ils ne collent pas à la version papier ou ciné, leur personnalités sont bien semblables. Norman Osborn est toujours un PDG mystérieux, Harry un enfant gâté se cherchant une place et le Dr Connors un scientifique que rien n’arrête. Et c’est ce que l’on cherche avant tout ! Avec une seconde saison en cours de production et une troisième annoncée, on a hâte de voir jusqu’où nous conduira la route de Spidey.
En définitive, Friendly Neighborhood Spider-Man réussit le pari de se différencier des autres adaptations tout en restant fidèle à l’essence de son personnage. Son animation fluide et son style unique viennent enrichir l’expérience, tandis que l’approche plus intimiste de l’histoire offre une nouvelle perspective sur un super-héros qui, loin d’être un être d’exception, permet de revenir aux sources. Cette version de Spider-Man, plus ancrée dans la réalité de son quartier, se distingue par une approche intimiste et une volonté de renouer avec l’essence même du personnage : l’ami de tout le monde, celui qui veille sur les petites gens de New York.
[Pierre Bisson]Votre fidèle serviteur Spider-Man – 10 épisodes – Diffusion actuellement sur Disney +
Il y a précisément quatre-vingt dix ans ce 11 janvier 2025 paraissait New Fun: The…
Il arrive enfin sur les écrans : Kraven le Chasseur ! Non, on blague !…
Avec Creature Commandos, James Gunn inaugure un nouveau chapitre dans l’histoire tumultueuse de DC au…
Après deux volets ayant conquis le box-office sans pour autant séduire la critique, Venom :…
Hasard du calendrier, Christopher Reeve fait l'objet de deux documentaires en ce mois d'octobre. Le…
Le documentaire Super/Man : L'Histoire de Christopher Reeve plonge au cœur de la vie de…